Afrique: Allocution liminaire du Directeur général de l'OMS lors du point de presse - 12 février 2025

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Bonjour ou bonsoir,

Comme vous le savez, le Conseil exécutif de l'OMS a conclu hier sa première réunion de l'année.

Le Conseil exécutif est le deuxième organe décisionnel le plus important de l'Organisation après l'Assemblée mondiale de la Santé.

Cette année, les membres du Conseil ont examiné un nombre important de points de l'ordre du jour couvrant le vaste éventail des activités de l'OMS, à savoir : les situations d'urgence, la poliomyélite, la méningite, le cancer du col de l'utérus, les dispositifs médicaux, la pollution de l'air, la couverture sanitaire universelle et beaucoup d'autres thèmes de santé.

Afin d'appuyer l'action de l'OMS dans le monde, le Conseil a recommandé à l'Assemblée de la Santé d'approuver le budget programme pour 2026 et 2027.

Le Conseil a également recommandé à l'Assemblée de la Santé d'approuver la prochaine augmentation de 20 % des contributions fixées, correspondant aux cotisations versées par les pays.

En 2022, les États Membres ont convenu d'augmenter progressivement les contributions fixées, de 16 % à 50 % du budget de base.

L'augmentation approuvée par le Conseil cette semaine constitue la prochaine étape vers cette cible qui est essentielle pour placer l'OMS sur une base financière plus durable.

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Je vais maintenant évoquer la flambée de maladie à virus Ebola en Ouganda.

Jusqu'à présent, le gouvernement a signalé 9 cas confirmés, dont un décès. Plus de 260 contacts ont été identifiés et font l'objet d'un suivi.

Je remercie le Gouvernement ougandais pour son leadership et son partenariat.

L'OMS est sur le terrain pour soutenir les efforts de riposte déployés par le gouvernement.

En effet, nous apportons du personnel de renfort aux activités de surveillance, aux laboratoires, à la logistique, aux efforts de prévention et de lutte anti-infectieuse dans les hôpitaux et les centres de traitement, et aux travaux de recherche.

Des équipes médicales nationales d'urgence, formées par l'OMS, fournissent des soins aux personnes infectées ;

Par ailleurs, nous acheminons des fournitures essentielles à partir de nos centres logistiques de Nairobi et de Dubaï.

Il n'existe aucun vaccin ou traitement autorisé contre l'espèce du virus Ebola à l'origine de cette flambée.

Toutefois, grâce aux mesures de préparation prises par le gouvernement après la précédente flambée et à une collaboration mondiale en matière de recherche, dirigée par l'OMS, nous avons pu commencer un essai d'un vaccin candidat quatre jours seulement après la déclaration de la flambée.

Un essai thérapeutique commencera dès que les autorités nationales auront donné leur approbation.

Pour soutenir la riposte, j'ai débloqué deux millions de dollars des États-Unis (USD) du Fonds de réserve de l'OMS pour les situations d'urgence.

Cela s'ajoute au un million USD que nous avons versé précédemment pour mettre en place la riposte initiale.

Je remercie tous les donateurs et partenaires qui apportent un soutien aux efforts de riposte.

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Je vais maintenant aborder la récente recrudescence de la violence dans l'est de la République démocratique du Congo, qui a entraîné de nombreuses pertes en vies humaines, des blessés, des déplacements et la destruction d'infrastructures de santé critiques.

Plus de 900 décès et plus de 4000 blessés ont été signalés.

Tout au plus, seul un tiers des personnes nécessitant des services de santé dans le Nord et le Sud-Kivu sont en mesure de les recevoir.

Les femmes enceintes ne peuvent pas se rendre dans les établissements de santé pour accoucher en toute sécurité ;

et la menace que représentent les maladies infectieuses, notamment la mpox et le choléra, s'est multipliée.

Les hôpitaux et les morgues sont débordés. Certains agents de santé ont été forcés de fuir, tandis que d'autres travaillent sans relâche depuis des jours.

L'OMS reste sur le terrain, bien que l'insécurité limite nos opérations.

Anticipant une escalade de la violence, nous nous employons depuis le mois de novembre dernier à prépositionner des fournitures, notamment des médicaments et du carburant.

Toutefois, ces fournitures et les autres s'épuisent ou ont été pillées, créant une situation dangereuse.

Nous continuons d'intervenir du mieux que nous pouvons. Comme nous ne cessons de le répéter, le meilleur remède est la paix.

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Passons maintenant à Gaza.

Depuis le début du cessez-le-feu en janvier, l'OMS a acheminé 139 camions de fournitures destinées à 1,6 million de personnes.

Nous étendons nos opérations et prépositionnons les fournitures dans les établissements de santé.

Nous avons apporté un soutien pour l'évacuation de 414 patients et 588 accompagnateurs.

Nous avons également envoyé des fournitures d'urgence aux hôpitaux suite à l'escalade de la violence en Cisjordanie.

L'OMS vient de publier son plan de relèvement pour fournir une aide vitale à la population de Gaza, tout en oeuvrant à la reconstruction et au renforcement du système de santé.

Nous exhortons toutes les parties à veiller à maintenir le cessez-le-feu à Gaza, à ce que les otages soient libérés et à ce que la violence en Cisjordanie prenne fin.

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Une part importante de l'action de l'OMS face aux urgences sanitaires en Ouganda, en RDC, à Gaza, au Soudan et ailleurs est soutenue par des fonds des États-Unis.

Comme nous l'avons dit, nous regrettons l'annonce de l'intention des États-Unis de se retirer de l'OMS, et nous serions heureux d'avoir l'occasion d'engager un dialogue constructif.

Le gouvernement américain prend également des mesures qui ne sont pas liées à son intention de se retirer de l'OMS, toutefois nous craignons que celles-ci n'aient un impact grave sur la santé mondiale.

Par exemple, la suspension du financement provenant du Plan présidentiel d'urgence d'aide à la lutte contre le sida (PEPFAR) a entraîné l'arrêt immédiat des services de traitement, de dépistage et de prévention du VIH dans les 50 pays bénéficiant du soutien du PEPFAR, sur la base d'accords bilatéraux.

Bien qu'une dérogation ait été accordée pour les services vitaux, elle n'inclut pas les services de prévention pour certains des groupes les plus à risque.

Malgré cette dérogation, les dispensaires sont fermés et les agents de santé ont été mis en congé.

L'OMS recueille des données sur les interruptions de services et aide les pays à prendre des mesures d'atténuation, notamment en comblant les pénuries d'antirétroviraux.

La suspension soudaine du financement américain et le désengagement soudain des institutions américaines ont également un impact sur les efforts mondiaux déployés pour éradiquer la poliomyélite et sur la riposte aux flambées de mpox en Afrique.

Au Myanmar, près de 60 000 personnes, pour la plupart sont des femmes et des enfants, n'ont pas accès à des services vitaux.

En outre nous disposons de peu d'informations sur la propagation de la grippe aviaire chez les vaches laitières aux États-Unis, ou sur les cas humains.

Nous demandons aux États-Unis d'envisager de poursuivre leur financement, au moins jusqu'à ce que des solutions puissent être trouvées.

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Enfin, on estime que chaque année, 400 000 enfants dans le monde développent un cancer.

Dans les pays à revenu élevé, près de 90 % des enfants survivent. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, les taux de survie sont souvent inférieurs à 30 %.

En 2018, l'OMS a créé une initiative mondiale de lutte contre le cancer de l'enfant en collaboration avec St. Jude Children's Research Hospital aux États-Unis et plus de 100 autres partenaires.

Dans le cadre de cette initiative, l'OMS et l'hôpital St. Jude ont également mis en place une plateforme mondiale visant à améliorer l'accès aux médicaments vitaux pour les enfants atteints de cancer dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Hier, nous avons commencé à distribuer gratuitement des médicaments contre le cancer de l'enfant dans les deux premiers pays : la Mongolie et l'Ouzbékistan.

D'autres livraisons de médicaments sont prévues pour quatre autres pays : l'Équateur, la Jordanie, le Népal et la Zambie.

Selon nos estimations, environ 5000 enfants atteints de cancer dans au moins 30 hôpitaux de ces six pays pourront bénéficier de ces traitements cette année.

Six autres pays ont été invités à rejoindre la plateforme et, au cours des cinq à sept prochaines années, nous visons à atteindre 120 000 enfants dans 50 pays.

Nous sommes très encouragés par la façon dont ce programme s'est développé depuis sa mise en place en 2018, et nous remercions l'hôpital St. Jude pour son partenariat.

Christian, je vous rends la parole.

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