Un mort, neuf blessés, dont quatre hospitalisés, y compris le chauffeur. C'est le triste bilan d'un accident à Bassin-Blanc lorsqu'un van conduit par un habitant de Quinze-Cantons, âgé de 50 ans, a fait une violente sortie de route pour finir sa course dans un caniveau sur le bas-côté droit de la route vers 20 h 25 le vendredi 14 février. Satyaven Veerapen, 68 ans, se trouvait avec des membres de sa famille en route pour un campement à Riambel afin de passer le week-end. Ils avaient fait appel à un van pour les y emmener en toute tranquillité sans se douter qu'un malheur allait s'abattre sur eux avant même d'arriver à destination.
À la rue Camp Roche, Henrietta, où résident les Veerapen, l'on peine encore à croire ce qui s'est passé. Les proches sont partagés entre la tristesse et l'incompréhension mais aussi l'inquiétude car certains se trouvent à l'hôpital, dont la femme du défunt qui a dû subir plusieurs interventions chirurgicales après avoir été grièvement blessée. Srinivassen, le petit frère de Satyaven, raconte qu'il n'était pas avec le groupe lorsque le drame s'est produit. C'est par un coup de fil qu'il a appris la nouvelle sans savoir que son frère ainé, qu'il surnomme affectueusement Barlen, avait rendu l'âme. «Mo ti pe dormi mo garson finn vinn dir mwa Ton Barlen inn fer aksidan. Ler mo'nn al lopital mo'nn kone mo frer finn desede. Ti ena bann fami so madam, zot zanfan, zot ti pe al kanpman. Li ti malad limem zot finn met li dan van kouma ti baba pou zot al fer li profit enn tigit.»
La gorge nouée par le chagrin, Srinivassen explique que son frère était marié et père de deux enfants. Outre le fait qu'il était une personne malade et qu'il avait même dû se rendre en Inde pour des traitements, Barlen, dit-il, avait déjà connu la tragédie de perdre sa fille adulte il y a environ 10 ans des suites de maladie. C'est lui qui part, subitement, cette fois, en laissant son épouse et leur fils ainsi que ses quatre autres frères dans une tristesse indescriptible. Barlen était le second fils d'une fratrie de cinq garçons et ses frères et lui vivaient avec leur famille respective dans la même cour.
Srinivassen précise qu'il avait l'habitude de parler à son frère au quotidien et c'est pour cette raison qu'il ne peut retenir ses larmes car il n'a pas pu le faire en ce vendredi fatidique. «Mo sel regre mo pa'nn resi koz ek mo frer sa zour-la enn dernie fwa.» Malgré son chagrin, l'homme s'affairait lorsque nous l'avons rencontré à leur domicile samedi, à préparer les funérailles de son ainé qui ont eu lieu hier matin dans l'espoir que sa bellesoeur puisse quitter l'hôpital pour venir dire adieu à son époux.
D'après un premier rapport de la police, les pompiers, le SAMU et des policiers de Chemin-Grenier se sont rendus sur le lieu immédiatement après avoir été alertés vendredi soir. Si le décès du sexagénaire a été constaté sur place par le médecin du SAMU, les autres passagers blessés, dont un enfant de quatre ans, ont été transportés d'urgence à l'hôpital Jawaharlal Nehru. L'épouse du défunt y a été admise ainsi que le chauffeur du van, placé sous surveillance policière, tandis que deux autres passagers ont été transférés à l'hôpital Victoria à Candos. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances précises de ce énième accident de la route. À ce jour, Satyaven est la 21e victime d'accident mortel sur nos routes depuis janvier.