Raïla Odinga, l'opposant historique kényan a perdu face au ministre des Affaires étrangères djiboutien Mahmoud Ali Youssouf. La présidence kényane avait pourtant affiché une grande confiance dans l'issue de cette élection. Aujourd'hui William Ruto en fait les frais. Pour de nombreux observateurs, le président kényan serait la cause de l'échec de son candidat.
Pour le sénateur Richard Onyonka, la diplomatie de William Ruto était un boulet au pied de Raila Odinga. Il lui reproche notamment ses liens avec Hemedti, le chef des Forces de soutien rapide (FSR), paramilitaires engagés dans la guerre contre l'armée soudanaise. « Le Kenya soutient également Israël et n'a pas condamné les atrocités commises à Gaza », poursuit le sénateur.
Mais c'est surtout la crise dans l'Est de la RDC qui a pesé, selon Kalonzo Muzyoka. L'ancien vice-président de Mwai Kibaki pointe du doigt la médiation ratée du processus de Nairobi, ainsi que la position ambigüe de William Ruto. N'est-ce pas dans la capitale kényane, que l'Alliance Fleuve Congo, branche politique du M23 est née ?
Et puis, il y a eu ce coup de fil au président français, au lendemain de la chute de Goma. « Qui veut s'engager avec Emmanuel Macron sur des questions africaines ? » interroge PLO Lumumba, directeur de l'école de droit du Kenya.
Enfin, selon l'avocat David Ochami, William Ruto n'a dupé personne sur ses réelles intentions. « Il ne soutenait Raila que pour se débarrasser de son principal opposant », explique-t-il. « 33 chefs d'État ont refusé d'être otages de la politique domestique kényane », conclut sur X le porte-parole du nouveau président de la commission.