Au Burkina Faso, après une dizaine d'années de fermeture, l'hôtel Azalaï Indépendance a rouvert ses portes ce 17 février, à quelques jours de l'ouverture de la 29e édition du festival panafricain du cinéma de Ouagadougou. Il avait été saccagé, pillé et incendié durant l'insurrection populaire d'octobre 2014, qui a chassé du pouvoir l'ancien président, Blaise Compaoré.
En pleine insurrection populaire en octobre 2014, les députés favorables à la modification de la Constitution s'étaient réfugiés dans l'hôtel Azalaï Indépendance de Ouagadougou. Ils souhaitaient alors changer l'article 37, afin de permettre une nouvelle candidature de Blaise Compaoré, après 27 ans de pouvoir.
Tout un symbole, pour le Premier ministre burkinabè Rimtalba Jean-Emmanuel Ouédraogo. « Azalaï a été le témoin de moments historiques majeurs, accueilli des événements d'envergure, connu des épreuves. Lors de l'insurrection populaire d'octobre 2014, il a subi des destructions importantes, perdant de son éclat et laissant une cicatrice au coeur de Ouagadougou, explique-t-il. Au-delà de la pierre et du béton, Azalaï Hotel Ouagadougou est un symbole de résilience et de renouveau. Il nous rappelle que, quelles que soient les épreuves, nous avons la capacité de reconstruire, de rebondir et d'aller de l'avant. »
Quartier général du Fespaco
Symbole politique, mais aussi culturel : l'hôtel Azalaï est aussi le quartier général des réalisateurs, producteurs de film et acteurs. C'est ici que séjournent les festivaliers invités au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) et la chambre n°1 est dédiée au célèbre cinéaste sénégalais Ousmane Sembène.
« L'hôtel Indépendance est le siège du Fespaco, et ouvrir l'hôtel totalement reconstruit pour les festivaliers, c'est aussi un bonheur ! Je suis sûr que, lorsqu'ils vont revenir, ils ne vont pas reconnaître l'hôtel, ils seront très heureux des commodités. Le festival de cette année sera un festival extraordinaire », se réjouit Mossadeck Bally, le PDG du Groupe Azalaï Hôtels.
Après huit ans de travaux, l'hôtel Indépendance situé au coeur de la capitale renait de ses cendres, pour la « modique » somme de 24 milliards de francs CFA.