Le 7 janvier dernier, le Conseil du gouvernement malgache a annoncé vouloir s'engager dans un processus d'assainissement et de relance de son secteur pétrolier amont, dont l'octroi de permis est gelé depuis six ans. La Grande île dispose en effet d'un large bassin sédimentaire, aussi bien sur terre qu'en mer, laissant espérer des gisements d'hydrocarbures.
Si à ce jour, seule une entreprise, Madagascar Oil, dispose encore d'un bloc pétrolier, mais ne l'exploite plus depuis 2016 faute de moyens, le gouvernement espère bien attirer de nouveaux investisseurs pour relancer les explorations et jouir d'une nouvelle manne financière bienvenue grâce à l'extraction d'énergies fossiles.
Les études menées jusqu'à présent sur et autour de l'île ont montré un vrai potentiel en pétrole, gaz naturel, huiles lourdes et grès bitumineux, selon Olivier Rakotomalala, ministre des Mines. Aussi, « Madagascar ne doit pas manquer le coche ».
« L'énergie fossile joue encore un grand rôle dans le mix énergétique mondial et les récentes découvertes hydrocarbures au niveau de l'Afrique de l'Est - Kenya, Tanzanie, Ouganda et Mozambique. Ça a suscité un grand intérêt au niveau de l'investissement en termes d'exploration, et Madagascar doit en profiter pour relancer son secteur pétrolier amont. Et bien évidemment que les annonces du président Trump au sujet du forage ne font que renforcer la décision du gouvernement à relancer le secteur pétrolier amont. »
Les grandes majors intéressées
Seulement, pour pouvoir allouer de nouveaux blocs pétroliers, l'État doit d'abord assainir l'existant, à savoir 22 blocs déjà attribués entre 2004 et 2015 et qui appartiennent toujours juridiquement à une quinzaine d'entreprises internationales. « Étant donné que ces blocs pétroliers ont été attribués à partir des années 2000 par décret présidentiel, donc pour libérer ces blocs, nous devons prendre un décret pour pouvoir les annuler et pouvoir attribuer ces blocs à de nouveaux investisseurs. »
Le ministre espère que ces décrets seront pris d'ici à deux mois au plus tard. Par ailleurs, si le code pétrolier existe (loi 96-018), des précisions doivent encore être apportées pour parfaire le cadre légal, pour notamment sécuriser juridiquement les investissements et rassurer les potentiels intéressés. « Nous devons aussi mettre à jour le modèle de contrat de partage de production pour le rendre beaucoup plus équitable afin qu'il réponde mieux aux attentes environnementales et sociales qui ne sont plus les mêmes qu'il y a 20 ans. »
Le ministère espère annoncer la réouverture des blocs pétroliers « au plus vite ». Plusieurs grandes majors auraient déjà fait part de leur intérêt auprès des autorités malgaches.