Volonté d'oeuvrer pour la cohésion sociale et l'intérêt général. Engagement profond et concerté en faveur d'un futur prospère. Solidarité totale pour des solutions durables aux défis sécuritaires actuels. Pour la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) et l'Eglise du Christ au Congo (ECC), l'heure est venue d'envisager des mesures réalistes et efficaces pour le retour d'une paix réelle dans la partie Est de la RDC. Les deux Confessions Religieuses insistent sur un forum pour un consensus national, cadre qui devra planter le décor de la stabilité interne dans un contexte de crise occasionnée par l'agression rwandaise. Au cours d'une interview accordée hier, lundi 17 février 2025, depuis Bruxelles, à la Radio Top Congo FM, Monseigneur Donatien Nshole, Secrétaire Général de la CENCO, est revenu sur la démarche portée par les églises catholique et protestante.
Halte à la confusion
Il a rappelé les différentes étapes amorcées, mettant en avant les consultations menées, la semaine dernière, auprès des responsables du M23/AFC, à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, et de Paul Kagame, Président du Rwanda, à Kigali.
« Je tiens à préciser que dans la phase actuelle, il ne s'agit pas d'une médiation qui suppose deux parties. Il s'agit ici d'une sensibilisation des uns et des autres pour s'engager à trouver une solution qui mettrait un terme aux drames humanitaires que nous sommes en train de vivre... Si nous sommes allés vers le M23, c'était aussi pour les interpeller. Les contenus de nos échanges n'ont pas été rendus publics. On a parlé aussi des morts.
On a parlé de la problématique du nombre de morts... Si je dois dire un mot aujourd'hui, c'est la nécessité d'engager une enquête parce que les voix sont discordantes... La conclusion c'est qu'ils nous ont entendus et ont trouvé censé ce que nous leur avons demandé. Ils ont promis de réagir par un document. Nous pensons que s'ils continuent dans cette perspective, on peut aller de l'avant dans la direction que nous souhaitons.
Ils sont prêts au dialogue aux conditions qui sont les leurs. Le Forum pour le Consensus national que nous proposons est différent des autres dialogues qui étaient demandés par les acteurs politiques et qui étaient régis par les agenda politiques. Ici c'est la société civile qui s'engage à demander ce forum. L'idée est de réfléchir sur la façon dont le pays doit être conduit prochainement de façon à permettre une paix durable. Il y aura une commission économie et paix transfrontalière. Je crois que les scientifiques peuvent nous aider à repenser notre gouvernance économique de façon à garantir la paix à l'intérieur avec les voisins », a confirmé le Chapelain du Pape.
Droite ligne avec la Communauté internationale
Toujours dans son intervention, Donatien Nshole a indiqué que l'initiative des églises catholique et protestante, pour l'heure, entend tracer une voie claire afin de préserver les vies humaines.
« Nous voulons que les choses aillent vite. J'ai regretté qu'après Goma, qu'il ait eu des voix discordantes qui ne pourraient pas encourager notre plaidoyer... Il ne s'agira pas d'une réussite pour nous. Ça sera le Congo qui va réussir. Ce que nous allons faire se complète avec les efforts de la Communauté internationale », a-t-il affirmé.
Descente à Kigali
Pour Monseigneur Donatien Nshole, le déplacement effectué par les responsables de la Cenco et l'ECC à Kigali, tout dernièrement, reflète leur détermination à rassembler toutes les voix discordantes en vue de voir comment déployer les mécanismes censés aboutir à la fin du conflit dans l'Est de la République démocratique du Congo.
« Nous avons cherché à le rencontrer et nous l'avons fait. L'avantage que nous avons c'est que nous allons comme religieux... C'est nous qui avons demandé l'audience, il nous l'a accordée. A toutes nos questions, il a répondu. L'entretien a duré près de deux heures. Pour l'instant, c'est ce que je peux dire », a explicité Monseigneur Donatien Nshole, depuis Bruxelles, capitale du Royaume de Belgique.
A ce jour, faut-il rappeler, les ténors de ces deux Confessions Religieuses ont également rencontré les opposants Franck Diongo et Jean-Claude Vuemba, Moïse Katumbi et les cadres de son parti Ensemble pour la République, ainsi qu'une délégation du Front Commun pour le Congo, plateforme politique chère à l'ancien Chef de l'Etat et Sénateur à vie, Joseph Kabila Kabange.