Le réalisateur malien Souleymane Cissé s’est éteint ce 19 février à Bamako, à l’âge de 84 ans, une triste nouvelle pour le continent. Pionnier du cinéma africain, Souleymane Cissé devait présider le jury « fiction long métrage » du FESPACO 2025. Malheureusement, il ne verra pas cette 29ème édition qui débutera le 22 février prochain.
Lauréat du Prix du jury à Cannes en 1987 pour son film « Yeelen », l’emblématique réalisateur a marqué le 7ème art africain de par son Chef-d’œuvre qui retrace la culture et la tradition bambara. Ce qui lui a valu ce Prix spécial, faisant de lui le premier cinéaste d’Afrique subsaharienne primé au Festival de Cannes.
Né en 1940 à Bamako, Souleymane Cissé a été formé à l’Institut des hautes études cinématographiques de Moscou. De par son premier long métrage « Den Muso » (1975) qui a attiré une attention particulière, Souleymane Cissé a su très tôt captiver le public avec l’originalité de ses œuvres. L’interdiction du film et son emprisonnement ne l’ont pas empêché de poursuivre ses rêves avec les sorties de « Baara » (1978) et « Finyè » (1982), tous deux récompensés par l’Étalon de Yennenga au FESPACO.
En 2023, il reçoit le Carrosse d’or à Cannes pour l’ensemble de sa carrière. Cette récompense avait été dérobée chez lui en 2024, avant d'être retrouvée.
« Je remercie les confrères de m'avoir choisi. Ce prix m'incite à faire de nouveaux films, à me réinventer et changer de vision », avait-il commenté dans un entretien avec l'AFP lors de sa venue à Cannes en 2023.
Hélas, il ne réalisera pas ses derniers souhaits. Figure engagée du 7e art africain, Souleymane Cissé laisse derrière lui un immense héritage qui servira à la jeune génération.