Cote d'Ivoire: La France rétrocède le camp militaire de Port-Bouët à l'armée ivoirienne

Sur le camp de Port-Bouët, au sud d’Abidjan, les militaires de la gendarmerie ivoirienne et les soldats du Détachement de Maintenance du Matériel Terrestre (DMMT) des EFCI ont procédé à un premier PMO sur l’entretien et la maintenance des Véhicules de l’avant blindé (VAB).

À l'occasion d'une cérémonie très symbolique à laquelle vont notamment participer le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue ivoirien, Téné Birahima Ouattara, la France va officiellement rétrocéder à l'armée ivoirienne le camp militaire de Port-Bouët, ce jeudi 20 février. La base accueillait jusqu'à présent le 43e Bataillon français d'infanterie de marine (BIMA).

Dans la capitale économique ivoirienne, le drapeau tricolore ne flottera plus sur le camp de Port-Bouët qui portera désormais le nom de Général Thomas-d'Aquin-Ouattara, en hommage au premier chef d'état-major de l'armée ivoirienne. Après le Gabon l'été dernier, le Tchad au mois de janvier, et avant le Sénégal où la France compte encore 300 soldats, Paris va officiellement rétrocéder sa base militaire d'Abidjan aux forces armées de Côte d'Ivoire, ce jeudi 20 février. Au cours de la cérémonie, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue ivoirien, Téné Birahima Ouattara, procéderont également à la signature des nouvelles conventions de coopération militaire entre les deux pays.

Dans les faits toutefois, le transfert des lieux à l'armée ivoirienne - un processus initié en avril 2023 - a commencé il y a quelques semaines déjà, dans le but de lui permettre d'adapter le camp de 230 hectares à ses besoins. Depuis le 20 janvier, un bataillon de 90 parachutistes ivoiriens y a ainsi pris ses quartiers, appréciant notamment l'espace et l'accès aux infrastructures offert par le site.

« Nous avons accès à des infrastructures qui se trouvent en un seul et même lieu, ce qui nous permet de nous entraîner plus facilement pour être prêt opérationnellement », explique le capitaine Fabrice Yoboué Kouamé, le chef du détachement de parachutistes, à la correspondante de RFI à Abidjan, Bineta Diagne.

Alors que le commandant en second du 1er Bataillon du génie de Bouaké, le lieutenant-colonel Roméo Koffi supervise, de son côté, les derniers réglages logistiques sur la place d'armes en vue de la cérémonie de ce jeudi, les militaires français espèrent, eux, achever leur départ d'ici l'été prochain.

Nouvelle étape de la reconfiguration du dispositif militaire français en Afrique

Ensuite, seule une centaine d'entre eux resteront au camp pour assurer des formations. En janvier, une académie militaire des systèmes d'information et de communication - qui accueille actuellement une douzaine de futurs commandants d'unité - y a en effet vu le jour, pour la plus grande joie de son directeur, le lieutenant colonel Jean-Clément Gbalou : « Alors que par le passé, la plupart de nos officiers devaient allaient se former à l'étranger, comme en France, grâce à l'académie, nous allons avoir d'ici un an ou deux de nombreux officiers que nous pourrons directement déployer sur les théâtres d'opérations », se félicite ce dernier.

Dans le cadre de la nouvelle coopération militaire franco-ivoirienne, l'accent sera mis sur la formation, mais aussi sur les exercices en commun, poursuit, le colonel Ivert, qui commande le détachement français inter-armée de Côte d'Ivoire : « Le coeur de notre coopération, ce sera des entraînements en commun dans lesquels tout le monde apporte à tout le monde. Ce sont des opportunités que l'on ne trouve pas ailleurs ». « La Côte d'Ivoire gagne à conserver une expertise française », renchérit pour sa part un autre officier ivoirien.

Si elle se déroule sans accroc, cette rétrocession du camp de Port-Bouët à l'armée ivoirienne n'en constitue pas moins une nouvelle étape de la reconfiguration du dispositif militaire français en Afrique face au vent de souverainisme qui souffle sur le continent et contraint la France à y renouveler ses relations pour tenir compte de l'évolution du contexte stratégique.

Alors que la fin de l'opération Barkhane au Sahel a sonné le glas d'une présence militaire française permanente dans la région, cette restructuration se traduit notamment par la disparition des bases militaires historiques tricolores - ce qui, pour l'armée, présente cependant l'avantage de ne plus être impliquée de manière automatique en cas de crise dans un pays où elle était présente.

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