Sénégal: Mise en oeuvre des accords signés dans le secteur de l'éducation - Le SAEMSS et le CUSEMS dénoncent l'inertie du gouvernement

21 Février 2025

Depuis quelques semaines, le régime en place fait face à un front social en réelle surchauffe. Dans le domaine de l'éducation, les enseignants se donnent de la voix à tour de rôle.

Lors d'une conférence de presse hier, jeudi 20 janvier, l'Alliance du moyen secondaire du SAEMSS et du CUSEMS dénonce l'immobilisme qui persiste dans le cadre de la mise en oeuvre des accords signés avec le régime sortant. Ils rejettent également toute politique publique d'austérité.

L'Alliance du moyen secondaire du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (SAEMSS) et du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (CUSEMS) dénoncent l'inaction du gouvernement face à leurs revendications. Face à la presse hier, jeudi 20 janvier, le G2 a fait savoir que les accords contenus dans le Protocole du 26 février 2022 tardent à être matérialisés.

Ils portent sur le statut, la carrière, le plan de formation et la rémunération des enseignants. « Le SAEMSS et le CUSEMS saisissent l'opportunité de cette conférence de presse pour informer l'opinion publique nationale et internationale que, malgré toutes les démarches d'alerte et de veille que les syndicats ont initiées, c'est l'immobilisme total qui règne en ce qui concerne l'application des accords signés.

D'ailleurs, conscients de leur mission d'alerte et de veille et pour éviter au système éducatif sénégalais de renouer avec les perturbations cycliques, les syndicats représentatifs avaient adressé une correspondance aux plus hautes autorités de notre pays au début de l'année scolaire 2024/2025, pour solliciter une rencontre afin de discuter des questions sectorielles.

Malheureusement, une fin de non-recevoir a été opposée par les autorités à la correspondance initiée par les syndicats », regrettent les deux syndicats. Ils déplorent ainsi la « démarche cavalière et solitaire du ministère de l'Education nationale qui ne sollicite guère l'avis des syndicats représentatifs sur les décisions stratégiques dont la dernière en date est le projet de décret portant réorganisation des services du ministère, qui, au regard des incidences et implications majeures, aurait dû faire l'objet de partage ».

Sur la révision du statut des dictionnaires, « le G2 condamne avec la dernière énergie la stratégie de saupoudrage qui a été utilisée par le Gouvernement ». « En effet, après avoir convié les syndicats à la rencontre du Comité de suivi des accords du 13 janvier 2025 et annoncé en grandes pompes l'initiation des projets de décrets n° 2006-392 du 27 avril 2006 et n° 74-347 du 12 avril 1974, pour le reversement de certains décisionnaires dans les corps de fonctionnaires référenciés et la prise en compte de l'ancienneté civile, les autorités ont depuis lors opté de s'emmurer dans un mutisme total sur la question », déplore le G2.

Il demande ainsi au gouvernement de « renouer le fil du dialogue avec toutes forces syndicales afin d'apporter des solutions diligentes aux lancinantes préoccupations des travailleurs » et l'invite à veiller au bon déroulement de l'année scolaire. Non sans appeler à la satisfaction de leurs revendications que sont, entre autres, « la convocation d'urgence du Comité de suivi pour une mise en oeuvre effective des accords signés avec le Gouvernement », « le parachèvement de la digitalisation des actes et des procédures et un fonctionnement optimal du portail e-carrière du ministère de la Fonction publique », « l'apurement des rappels des enseignants et l'arrêt de la surimposition ».

Il faut dire que le gouvernement a annoncé des mesures d'austérité il y a quelques jours face à la situation des finances publiques. Sur ce, « le SAEMSS et le CUSEMS mettent en garde les nouvelles autorités contre toute tentative de remise en question des accords obtenus de haute lutte ». Mieux, « ils appellent tous les syndicats du secteur de l'éducation et de la formation et au-delà toutes les forces syndicales à porter le combat pour le progrès social et à s'opposer à la mise en oeuvre de toute politique publique d'austérité qui est aux antipodes des intérêts des masses laborieuses ».

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