Ouvert en apothéose dans un spectacle de son et lumière le samedi 22 février, la 29e édition du FESPACO bat son plein. Le palais des Sports de Ouaga 2000 à cette occasion a refusé du monde, preuve que les 20 000 festivaliers invités ont fait le déplacement et que les Ouagavillois ne boudent pas leur plaisir de porter les lauriers du capital du cinéma africain à leur ville, d'une édition du FESPACO à l'autre.
En cette 29e édition plus que les précédentes, Ouagadougou et au-delà, le pays des Hommes intègres tout entier, doivent administrer la preuve que le Burkina reste debout, confiant en son avenir, malgré la crise multidimensionnelle, induite par les attaques persistantes des groupes armés terroristes, depuis 10 longues années. Une guerre asymétrique qui aura mis à mal la stabilité des institutions républicaines, la coexistence des populations, l'intégrité du territoire national...
Mais c'est connu, la vie d'aucun Etat, d'aucune nation, aussi loin que l'on remonte le cours du temps, n'est un fleuve tranquille où coulent le lait et le miel en abondance et de manière permanente. C'est toujours à travers de dures épreuves, dans la sueur et le sang, qu'est forgé le moule matriciel du destin des peuples. Cette crise sécuritaire et humanitaire, sévère et coriace à conjurer, est de ses avatars de l'histoire dont les Burkinabè peuvent dire : " A quelque chose malheur est bon", et que d'avoir butter sur un si gros obstacle, la patrie qui n'a pas sombré, prend l'élan dans une résilience opiniâtre, pour faire un bon qualitatif vers l'horizon du bonheur.
C'est pourquoi, tous les évènements politiques, économiques, socio-culturels et sportifs, au plan national ou international, sont mis à profit par les organisateurs, les populations cibles, les acteurs, les partenaires, avec le soutien des institutions et autorités compétentes, pour affirmer l'inextinguible burkindi des Hommes intègres. Cette flamme patriotique à l'aune de la fierté légendaire et de la solidarité humaniste endogène aux us et coutumes multiséculaires de nos 60 communautés nationales.
C'est dans cette dynamique qu'est tenu incandescent le flambeau évènementiel de la Semaine nationale de la culture (SNC) ; du Salon international de l'artisanat de Ouagadougou (SIAO) ; du Tour international cycliste du Faso ; du Salon international du tourisme et de l'hôtellerie de Ouagadougou (SITHO) ; l'engagement des équipes nationales dans les compétitions majeures sur le continent et dans le monde, malgré la rareté des ressources, et les urgences sécuritaires, humanitaires et de développement économique.
La tenue à bonne date, la fidélité renouvelée des acteurs, stars et amateurs du 7e art que l'on observe à cette 29e édition du FESPACO est une énième fenêtre grandement ouverte sur la bonne résilience du Burkina contre les attaques des groupes armés terroristes. N'en déplaise aux sécurirocrates offshore, qui dans leurs officines pas toujours bien éclairées ou bien intentionnées, peignent le Burkina, et plus généralement les pays du Sahel (AES) en rouge, déconseillant voyages, tourisme, affaires et investissements.
Aux participants à cette 29e édition de la biennale du cinéma africain d'apporter le démenti à ces clichés apocalyptiques d'un Sahel en perdition et le Burkina avec. Ce travail d'information et de démenti commence avec les festivaliers venus du Tchad, pays invité d'honneur. Dans cette logique, on mésure à sa juste valeur la présence du président Mahamat Deby à l'ouverture de ce FESPACO. Qu'au-delà du cinéma, la coopération se renforce entre les 2 pays, notamment en matière de lutte contre les groupes armés.
C'est la coopération Sud-Sud, la solidarité entre pays sahéliens qui se renforcent par le biais de cette fête du cinéma, grande fenêtre ouverte sur l'exemplaire résilience du Burkina face au terrorisme. Et si Dany Kouyaté ou Chloé Aïcha Baro, les 2 réalisateurs burkinabè, en compétition pour l'Etalon de Yennega, mettaient une cerise sur le gâteau de cette résilience, en rapportant le graal de cette 29e biennale de la fête du cinéma africain ?