Afrique de l'Est: Les retombées de l'accord signé au Kenya pour la création d'un gouvernement parallèle

General Abdel Fattah Al-Burhan, chairman of the Transitional Sovereign Council of the Republic of Sudan, left, Mohamed Hamdan Dagalo (Hemedti), commander of the Rapid Support Forces

La guerre au Soudan... Une charte pour jeter les bases d'un gouvernement parallèle à celui de Port-Soudan a été signée, dimanche 23 février, à Nairobi, au Kenya. Cette initiative du général Hemedti, commandant des Forces de soutien rapide (FSR) en guerre contre l'armée soudanaise, a emporté l'adhésion de 24 organisations de la société civile, partis politiques et groupes armés. Le Kenya est aujourd'hui très critiqué pour avoir permis la création d'un gouvernement sécessionniste sur son sol.

Dès dimanche 23 février, le gouvernement de Port-Soudan a décidé d'arrêter d'importer du thé kényan, selon un communiqué du ministre de l'Information. Le Soudan en est un des premiers consommateurs. Après le déclenchement de la guerre, en 2023, les exportations kényanes avaient chuté de plus de 70 % selon, le Bureau du thé du Kenya.

Les retombées seront aussi diplomatiques. Ce week-end, William Ruto s'est entretenu avec Marco Rubio. Sur X, le président kényan, assure avoir expliqué au secrétaire d'État américain que Nairobi offre simplement « une plateforme aux acteurs-clef soudanais afin de lancer un processus » de paix.

Sur le même réseau social, le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat américain s'indigne que « le Kenya, un allié des États-Unis, aide les Forces de soutien rapide à légitimer leur règne génocidaire. » Le général Hemedti est, en effet, sous sanctions américaines, depuis janvier.

« L'année dernière, j'ai dirigé les efforts du Congrès pour reconnaître comme génocide les atrocités commises par les FSR au Soudan, qui ont contribué à la mort de plus de 150 000 personnes. En janvier, c'est devenu la politique américaine. Aujourd'hui, le #Kenya, un allié des États-Unis, aide les FSR à légitimer leur régime génocidaire au #Soudan sous couvert de rétablissement de la paix - il s'agit d'une tentative impensable d'obscurcir la vérité et ne mettra pas fin au massacre », écrit le sénateur Jim Risch, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat américain sur le compte X de la commission.

Dans un communiqué, publié ce week-end, la Commission kényane des droits de l'homme accuse également William Ruto de « saboter tous les efforts panafricanistes. » Elle rappelle que lors du sommet des chefs d'État de l'Union africaine, le Conseil de paix et sécurité a condamné « toute ingérence extérieure » dans le conflit soudanais.

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