Sénégal: Bassirou Diomaye Faye, président de la République, aux éleveurs - «La souveraineté alimentaire est au coeur des politiques publiques et votre secteur occupe une place prépondérante»

24 Février 2025

«La souveraineté alimentaire est au cœur des politiques publiques et votre secteur occupe une place prépondérante. C'est pourquoi, je me réjouis du choix du thème de la présente édition».

C'est le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui témoigne ainsi de la place et l'importance de l'élevage dans l'atteinte de la souveraineté alimentaire qui est au cœur des politiques publiques. Il s'exprimait ainsi, le samedi 22 février 2025, à Kaolack, lors de la célébration de 9ème édition de la Journée nationale de l'Élevage qui a pour thème : «La valorisation des produits d'origine animale : un stimulateur pour la souveraineté alimentaire du Sénégal».

Pour le président Diomaye Faye, «Choix ne pouvait être plus indiqué pour célébrer la neuvième (9ème) édition de cette journée que cette belle région du Sine-Saloum, grande zone d'élevage au coeur du bassin arachidier. Et j'ai tenu à être présent ici pour renouveler mon attachement personnel à l'élevage, une des mamelles nourricières de notre pays». Mieux, le chef de l'Etat reste convaincu que le secteur de l'élevage et les produits d'origine animale possèdent de «réelle potentialités», si toute la chaine de valeur qui s'y rapporte est bien exploitée.

«JE VOUS AI ENTENDUS, JE VOUS AI BIEN COMPRIS»

Le président Diomaye Faye, qui déclare avoir «entendu» et «bien compris» les doléances des acteurs de l'élevage, en tant que natifs du monde rural, les a assuré quant à la prise en compte des questions soulevées.

«C'est dans cet esprit que j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt les interventions des représentants des organisations d'éleveurs qui se sont succédés. Elles soulèvent à la fois des préoccupations légitimes, lancent des enjeux et défis et proposent également des recommandations pertinentes. Je vous ai entendus, je vous ai bien compris... en tant que natif du monde rural, au fait des défis et enjeux du secteur primaire. Les acteurs de l'élevage peuvent être rassurés de mes sensibilités toute particulière sur ces questions», a-t-il lancé.

Revenant toujours sur les potentialités du secteur, il a révélé que «La production animale a généré dans notre pays, durant l'année 2023, près de 847 milliards de F CFA, témoignant ainsi de la vitalité de ce sous-secteur, où des résultats importants ont été obtenus grâce aux efforts consentis». Toutefois, fait remarquer le chef de l'Etat, le «déficit commercial de notre pays en produits d'origine animale demeure considérable. En atteste, a-t-il souligné, «rien que pour le lait et les produits laitiers, les importations sont évaluées à 126 milliards de FCFA».

Suffisant pour qu'il relève le manque de viabilité de ce système. «Vous conviendrez avec moi que ce système d'approvisionnement en produits alimentaires basé sur les importations n'est pas soutenable. Il nous expose aux chocs exogènes et nous contraint à des subventions qui, non seulement, crèvent notre balance commerciale mais bénéficient plus aux acteurs de la filière des pays exportateurs», a fait noter le président Diomaye Faye, précisant que cela traduit une perte de part de marché pour les produits locaux d'origine animale.

INTÉGRER LE NUMÉRIQUE POUR IDENTIFIER LES CHEPTELS, DE LUTTER EFFICACEMENT CONTRE LE VOL DE BETAIL, ET ASSURER LE SUIVI SANITAIRE ET L’AMÉLIORATION GENETIQUE

D'ailleurs, a insisté le président de la République, «l'élevage qui est une mamelle nourricière de l'économie constitue un maillon essentiel dans le référentiel "Sénégal 2050" et doit en effectif disposer d'une forme de gouvernance particulière». C'est ainsi qu'alors que le Sénégal s'apprête à lancer, ce lundi 24 février 2025, son "New Deal Technologique" le président Diomaye Faye a engagé et encouragé les éleveurs à intégrer les outils du numérique.

Mieux à «systématiser la digitalisation du sous-secteur dans la prévention et la gestion des risques». Et ceci pour tirer profit de toutes les potentialités offertes par le numérique et renforcer l'efficacité des politiques publiques en direction du secteur primaire. Cela consiste surtout à «développer un système numérique qui permettra d'identifier les cheptels, de lutter efficacement contre le vol de bétail, d'assurer le suivi sanitaire et l'amélioration génétique».

En outre, le chef de l'Etat est conscient que le secteur traverse des moments difficiles, liés le plus souvent au manque d'infrastructures pastorales et la valorisation des produits de l'élevage, la persistance et la recrudescence de certaines maladies, les difficultés d'accès à un foncier sécurisé pour dérouler des activités connexes, le vol de bétail, la faiblesse du potentiel laitier, la concurrence des produits importés.

A cela s'ajoutent les difficultés d'accès aux financements dans la chaîne de valeur, à l'emploi dans le secteur, les changements climatiques, l'accès des populations aux produits ; bref un diagnostic peu reluisant qui ne doit point freiner les ardeurs d'aller de l'avant avant. Au contraire, il doit être transformé en une «réelle opportunité compte tenu par ailleurs de la diversité agro-écologique de notre pays et de nos ressources naturelles riches et variées».

Et le président de la République de rappeler que l'«une des mesures phares en vue de l'amélioration de l'écosystème de l'élevage est la sécurisation des facteurs de production dont l'alimentation des cheptels qui sera mise en place grâce aux coopératives agricoles communautaires qui va impacter positivement le processus de fixation des jeunes dans leurs terroirs, et (aider) à la lutte contre le chômage et la migration irrégulière».

Concernant cependant l'amélioration génétique des races, les importations de sujets seront sans doute poursuivies, aussi bien pour le système intensif que le modèle extensif, en y intégrant les cultures fourragères et tout le nécessaire en termes de conduite d'élevage et santé animale. Par ailleurs la préservation de la rusticité des races locales demeure un «pilier essentiel», a aussi précisé le président Diomaye Faye

PRÉSIDENT DIOMAYE TEND LA MAIN AUX ORGANISATIONS ET AU SECTEUR PRIVE

Dans cette dynamique participative et inclusive de booster le sous-secteur de l'élevage et le secteur primaire de manière générale, le président Diomaye Faye a invité les organisations professionnelles d'élevage et le secteur privé «à jouer un rôle central pour rendre les produits compétitifs, en veillant à la durabilité du système productif et à la prise en compte des besoins des consommateurs».

Puis que, a-t-il dit, sa volonté est de «soutenir et sécuriser l'élevage, un secteur stratégique de notre économie. Il faut alors en faire un vecteur du redressement productif et un moteur de croissance qui va concourir à la compétitivité et la viabilité de notre territoire en contribuant à la souveraineté alimentaire».

Le président de la République affirme que la politique de son gouvernement «sera résolument orientée vers la diversification des filières». Une démarche qui sera, sans doute, soutenue par des interventions axées sur «l'innovation, la qualité et la création de la valeur». En somme toute une dynamique ancrée autour des «pôles territoires» qui seront mis en valeur à travers les appellations d'origine contrôlée et la promotion du «Made in Sénégal».

Pour y arriver lui et son gouvernement doivent «veiller de manière optimale sur les ressources naturelles, à la préservation de la biodiversité et la promotion de l'agriculture. La centralisation des terres agricoles et pastorales feront l'objet d'une attention particulière avec, au besoin, le recours aux moyens appropriés, notamment juridiques et des dispositions seront prises pour un soutien accru aux initiatives contribuant à la maîtrise des coûts de production et la mise en place d'industries performantes».

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