Sénégal: SEDHIOU - Observations finales des mécanismes de suivi des droits de l'enfant - La CONAFE presse les acteurs pour proscrire le mal

24 Février 2025

Les acteurs institutionnels et non-étatiques de la région de Sédhiou se sont retrouvés, mardi dernier, autour de la Coalition nationale des associations et ONGs en faveur de l'enfant (CONAFE) pour partager les observations finales des Comités de suivi des droits des enfants avec la société civile.

Il ressort que des entorses persistent toujours au sujet du respect des droits des enfants comme la non-inscription à l'état civil, la déscolarisation, les mutilations génitales féminines (MGF). Des recommandations sont annoncées pour mettre les enfants dans les conditions optimales d'épanouissement.

Cette rencontre a réuni les différents acteurs et sectoriels de la protection des droits de l'enfant, sous l'égide de la CONAFE (la Coalition nationale des associations et ONGs en faveur de l'enfant) et de son partenaire, UNICEF. Si l'on en croit Mamadou Lamine Sadio, le coordonnateur de l'ONG Enfance et Paix et coordonnateur régional de la CONAFE à Sédhiou, il a surtout été question du partage des observations finales avec les organisations de la société civile.

«En tant que structure spécialisée dans la prise en charge de l'enfant, c'est assez pertinent pour la CONAFE de venir animer un atelier de partage avec les acteurs institutionnels et acteurs non-étatiques tout ce qui est recommandations adressées à l'Etat du Sénégal. C'est aussi de voir au niveau local ce que nous, acteurs à la base, pouvons mettre en oeuvre pour une meilleure protection de l'enfant», dit-il.

Les enfants ont eu voix au chapitre et ont relevé des contraintes majeures auxquelles ils font face. Mlle Mariama Diakhaté, le maire honoraire des enfants de la commune de Sédhiou, souligne que «le Conseil municipal des enfants est une structure qui veille sur la protection des enfants. Ici, beaucoup de droits de l'enfant sont bafoués surtout le droit à l'éducation qui est un droit fondamental. Et pendant ce temps, d'autres n'ont même pas d'extrait de naissance pour poursuivre leurs études».

Le coordonnateur régionale de la CONAFE de Sédhiou confirme la récurrence de ces difficultés et plaide pour une synergie des actions. Selon Mamadou Lamine Sadio, «il y a beaucoup de cas de violation des droits des enfants avec les mutilations génitales féminines (MGF) même si beaucoup d'organismes travaillent à lutter contre ces pratiques, des enfants sans extrait de naissance à l'état civil, la prise en charge des enfants qui sont dans les "daaras" aussi. Ce sont vraiment des actions fortes qui sont attendues pour proscrire ces pratiques», a déclaré Mamadou Lamine Sadio.

LE CRI DE COEUR DES ENFANTS JUSQUE-LA INAUDIBLE !

A la volonté de se mouvoir vers des contrées plus lointaines et sensibiliser leurs pairs, s'oppose un manque notoire de moyens. «Nous avons très souvent des problèmes de moyens même si des fois notre tonton Mamadou Lamine Sadio et coordonnateur de l'ONG Enfance et Paix nous accompagne amplement. Nous avons besoin de moyen de logistique et d'appui financier pour aller en profondeur des contrées et nous assurer que nos pairs bénéficient d'une bonne prise en charge», a notamment indiqué Mlle Mariama Diakhaté, maire des enfants de la commune de Sédhiou .

Revenant sur les axes d'intervention et l'accompagnement à l'atteinte des objectifs de la CONAFE, Mme Eveline Guèye, spécialiste en Protection de l'enfant au bureau sénégalais de l'UNICEF, a assuré du rôle de pivot de son institution dans ce dispositif, en parfaite intelligence avec les missions de protection de l'enfant. «Nous avons un accord de partenariat qui nous amène à donner un appui technique et financier à la CONAFE. C'est pour pouvoir faire le suivi des droits de l'enfant. C'est notre mandat et c'est aussi notre raison d'être au Sénégal. Je parle surtout de la convention internationale des droits de l'enfant qui a été ratifiée par le Sénégal», fait-elle mention.

De son côté, le préfet du département de Sédhiou, Modou Guèye, a informé des mécanismes de capitalisation des recommandations en vue de leur prise en charge optimale. «Nous avons rappelé le processus de soumission mais aussi d'examen et de partage des rapports élaborés par l'Etat du Sénégal. Nous avons tiré les recommandations issues de la dernière phase de suivi et décliné la feuille de route de ces observations en trois parties au niveau national et autant au niveau local», explique l'autorité.

Les violences à l'encontre des enfants, filles comme garçons, sont diverses et variées dans la région de Sédhiou et il urge de les prendre en charge par la communauté elle-même, pour faire de ces âmes innocentes une relève véritable pour le Sénégal.

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