Afrique: Célébration du black history month 2025 au musée des civilisations noires (Mcn) - L'assassinat horrible de Lumumba et l'indépendance africaine en débat

24 Février 2025

Le Musée des Civilisations Noires de Dakar a démarré, samedi 22 février, son activité intitulée « Black History Month », une célébration annuelle visant à honorer l'histoire et les contributions des peuples africains et de la diaspora.

L'événement a débuté par la projection du film "Lumumba" du réalisateur haïtien Raoul Peck, suivi d'un débat animé par des figures intellectuelles et politiques de premier plan.

La projection du film "Lumumba" a permis de rendre un hommage cinématographique à un martyr de l'indépendance congolaise. Le film "Lumumba", retraçant la vie et le combat de Patrice Lumumba, héros de l'indépendance congolaise, a été projeté devant un public composé d'élèves du lycée John F Kennedy, d'étudiants, d'intellectuels et de militants panafricains.

Ce documentaire poignant rappelle le parcours de Lumumba, depuis son ascension politique jusqu'à son assassinat en 1961, un événement qui a marqué l'histoire de l'Afrique et du monde. En outre, le film atteste la cruauté de ses bourreaux. Et met en lumière les luttes pour l'indépendance africaine, les interférences étrangères et les défis de la néo colonisation.

Réflexions sur l'indépendance et les réparations

Après la projection, un débat animé par Dr Oumar Dia a réuni des intervenants : Fodé Roland Diagne, Pr Aziz Salmone Fall, Dr Djamila Mascat et Dr Dialo Diop. Les échanges ont porté sur les thèmes de l'indépendance africaine, les réparations historiques, et la nécessité d'une unité continentale pour faire face aux défis actuels.

Fodé Roland Diagne a souligné l'importance de tirer les leçons des luttes passées, notamment celles du Congo, pour construire une indépendance réelle et non formelle. Il a rappelé que les indépendances africaines, souvent octroyées, ont été marquées par des interférences étrangères, notamment celles de l'ONU et de l'OTAN, qui ont contribué à affaiblir les mouvements de libération.

Pour sa part, le Pr Aziz Salmone Fall, spécialiste des réparations, a abordé la question des compensations dues aux peuples africains pour les crimes commis pendant la colonisation et la traite transatlantique. Il a insisté sur la nécessité d'une solidarité africaine et internationale pour obtenir justice et réparation.

Cependant, Dr Djamila Mascat, philosophe et chercheuse, à l'Université d'Oustrecht, Pays Bas a, quant à elle, évoqué les défis actuels de l'Afrique, notamment la persistance du racisme systémique et la nécessité de réécrire l'histoire africaine pour qu'elle soit enseignée de manière véridique aux générations futures.

Vernissage : Une exposition sur les victimes du racisme

La journée s'est achevée par le vernissage d'une exposition mettant en lumière les victimes du racisme systémique à travers l'histoire. Les oeuvres, commandées à de jeunes artistes africains, rappellent que le racisme, bien que souvent non nommé, structure encore aujourd'hui les relations sociales et économiques à l'échelle mondiale.

Cette exposition, bien que temporaire, a permis de rappeler que les luttes contre le racisme et pour l'égalité restent d'actualité. Cette célébration du Black History Month au Musée des Civilisations Noires s'inscrit dans un cadre plus large de commémoration des centenaires de naissance de grandes figures de l'émancipation africaine, dont Patrice Lumumba, Malcolm X et Franz Fanon.

Ces événements visent à honorer la mémoire de ceux qui ont sacrifié leur vie pour la liberté et à inspirer les générations futures à poursuivre le combat pour une Afrique unie et libérée. Cette journée a été l'occasion de rappeler que l'histoire africaine, souvent méconnue ou déformée, doit être réappropriée et enseignée avec rigueur, ont affirmé les intervenants.

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