Les gouvernements des pays signataires de la Déclaration de Yaoundé et l'Union européenne se sont réunis à Brazzaville le vendredi passé pour la seconde réunion ministérielle du Comité de pilotage de la Plateforme d'appui aux solutions pour les déplacements forcés liés à la crise centrafricaine (CAR SSP).
Cette rencontre, organisée sous l'égide de la République du Congo, marque une étape clé dans la consolidation des avancées régionales et l'adoption d'un Plan d'action 2025 visant des solutions durables pour plus de 1,3 million de déplacés de force centrafricains.
Sous l'égide de la République du Congo, les gouvernements des pays signataires de la Déclaration de Yaoundé (Cameroun, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, République du Congo, Tchad, Soudan et Soudan du Sud) et de l'Union européenne se sont réunis pour la seconde réunion ministérielle du Comité de pilotage de la Plateforme d'appui aux solutions pour les déplacements forcés liés à la crise centrafricaine.
« Les déplacés centrafricains ont les yeux tournés vers nous pour leur bien-être », a déclaré Madame Irène Marie Cécile MBOUKOU-KIMBATSA née GOMA, Ministre congolaise des affaires sociales qui prend la vice-présidence de la CAR SSP. « Ainsi nous sommes appelés à poursuivre ensemble notre travail afin d'assurer aux réfugiés centrafricains se trouvant dans chacun de nos pays une vie décente et à ceux qui souhaitent retourner dans leur pays la dignité et la sécurité », a-t-elle ajouté.
Depuis l'adoption de la Déclaration de Yaoundé en avril 2022, des avancées significatives ont été réalisées pour plus de 1,3 million de déplacés, dont 750 000 réfugiés et 550 000 déplacés internes. Cette réunion à Brazzaville a permis d'évaluer les progrès accomplis, d'identifier les défis restants et de mobiliser les ressources nécessaires pour intensifier les efforts en matière de solutions durables, notamment à travers le retour volontaire, l'intégration locale et la réinstallation dans des conditions dignes et sûres.
Abdouraouf Gnon-Konde, Directeur Régional du Haut Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés pour l'Afrique centrale et de l'Ouest et Représentant du Haut-Commissaire, a déclaré que « Le climat de paix renforce de plus en plus la confiance des réfugiés qui optent pour la plupart de retourner volontairement dans leur pays et de contribuer au développement de leur nation ». Il a ensuite ajouté que « Si l'année dernière on dénombrait plus de 500 000 personnes déplacées internes et plus de 750 000 refugies dans les pays d'asile, ce nombre a progressivement baissé et est actuellement d'environ 676 000 réfugiés et 469 000 personnes déplacées internes ».
Parmi les avancées notables :
- 52 900 réfugiés centrafricains ont été rapatriés depuis 2017, dont 19 000 en 2024, avec un objectif de 300 000 retours d'ici 2028.
- La signature d'un accord tripartite RCA-Tchad-HCR encadrant le rapatriement volontaire.
- La délivrance de 200 000 cartes de réfugiés au Cameroun pour faciliter leur inclusion socio-économique.
- L'assistance fournie à plus de 10 000 rapatriés en provenance du Soudan pour leur réintégration.
- La mise en place d'un pôle de développement à Baoro, en RCA, comme projet pilote de réintégration.
Les discussions à Brazzaville ont mis en avant l'importance d'une approche coordonnée et multisectorielle pour consolider ces acquis et renforcer la résilience des populations affectées. La réunion a également permis d'adopter le Plan d'action 2025, qui servira de feuille de route pour les efforts régionaux en faveur des déplacés centrafricains.
Dans leur déclaration finale, les États signataires et leurs partenaires se sont engagés à redynamiser les organes de la plateforme et à soutenir activement les mécanismes d'appui logistique et financier, afin de concrétiser les objectifs de la Déclaration de Yaoundé et offrir des solutions durables aux déplacés forcés centrafricains.
Ils ont également réaffirmé leur engagement à faire avancer les activités de plaidoyer afin de renforcer la protection, l'inclusion et de faciliter le rapatriement volontaire des déplacées de force centrafricains. Les ministres ont enfin adopté le plan d'action 2025 pour la Plateforme d'appui aux solutions durables (CAR SSP), qui comprend le renforcement des échanges techniques régionaux et la mobilisation de ressources afin de fournir des solutions durables pour les déplacements forcés.
« Dans le cadre des déplacements forcés liés à la crise centrafricaine, il est essentiel de favoriser une approche régionale et collective, a souligné Torben Nilsson, Chef de délégation-adjoint, représentant l'Ambassadeur de l'Union européenne en République du Congo. « L'Union européenne, très engagée dans le Pacte mondial sur les réfugiés, a décidé d'accompagner cette initiative afin de permettre aux personnes déplacées de force de voir l'avenir avec plus d'objectivité. Nous sommes déterminés à mettre en oeuvre un cadre d'intervention qui soutient la dignité et améliore les conditions de vie des personnes déplacées ».
Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, à travers l'appui financier de l'Union européenne, a soutenu l'organisation de cet événement et continue d'appuyer les États de la région dans la mise en oeuvre de solutions durables. Avec l'engagement du groupe de soutien (Core Groupe) de la plateforme (États-Unis, France, Banque Africaine de Développement, Banque Mondiale, Suisse, Union Européenne, Programme des Nations Unies pour le développement et la Coalition Amahoro), la Plateforme d'appui aux solutions est aujourd'hui le principal cadre de coordination pour répondre aux défis des déplacements forcés liés à la crise centrafricaine.