Le colloque scientifique du 29e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) se tient sur le thème : « Cinémas d'Afrique et identités culturelles », les 24 et 25 février 2025 à Ouagadougou.
Comme à l'accoutumée, en plus des projections de films, des rencontres professionnelles et des rues marchandes, le FESPACO donne l'occasion aux cinéastes de faire une introspection sur leur secteur d'activités. Ainsi Ouagadougou accueille les 24 et 25 février 2025, un colloque scientifique international sur le thème de la 29e édition du FESPACO,
« Cinémas d'Afrique et identités culturelles ». Ce colloque rassemble plusieurs acteurs du monde universitaire et cinématographique pour des échanges visant à analyser et célébrer le patrimoine cinématographique du continent.
Le représentant du ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean Noël Bonkoungou, a souligné que depuis 48 heures, le Burkina Faso célèbre le cinéma à travers le FESPACO, un événement panafricain majeur, organisé depuis 1969 et qui, à chaque édition, franchit un nouveau cap. Il a rappelé que l'association du colloque au FESPACO depuis les années 1980, vise à approfondir la réflexion sur le cinéma en lien avec le thème de l'édition.
« A l'heure où les pays africains, notamment ceux du Sahel, font face à de nombreux défis, notamment l'insécurité et les mutations des relations internationales, il est essentiel d'analyser les liens entre cinéma et identités culturelles, une démarche qui contribuera à l'affirmation et à la consolidation de la souveraineté nationale. Cette réflexion vise à ancrer le cinéma africain dans les valeurs culturelles endogènes et à explorer son rôle dans la préservation des identités culturelles », a déclaré M. Bonkoungou.
Le représentant du ministre chargé de la Culture a rappelé que le développement du cinéma nécessite une interaction constante entre recherche et création. En tant que capitale du cinéma africain, le Burkina Faso a la responsabilité d'impulser des initiatives et d'orchestrer des actions en faveur du secteur.
« Il est crucial de produire et de mettre à disposition des documents permettant d'apporter des réponses aux problématiques du cinéma africain. A l'image d'un ouvrage récemment présenté, nous espérons que ce colloque aboutira à la publication d'actes qui serviront de référence aux chercheurs et professionnels du domaine », a souligné Jean Noël Bonkoungou.
Des échanges approfondis sur les cinémas africains
La coordinatrice du colloque scientifique international, Valentine Palm, a affirmé que, pour enrichir la réflexion, des chercheurs, enseignants-chercheurs et professionnels du cinéma issus de 18 pays d'Afrique et d'Europe vont livrer des communications autour de trois axes de discussion.
Elle a précisé que les échanges vont porter sur les problématiques identitaires, la formation et la réception des cinémas d'Afrique, mais aussi sur leur ancrage culturel, leur universalité ainsi que sur la mémoire et la souveraineté cinématographique du continent. « Explorer l'identité culturelle, en particulier à travers l'art et le cinéma, est une tâche complexe mais essentielle pour les sociétés africaines.
Le cinéma est un outil puissant de communication de masse et d'influence sur les consciences collectives », a-t-elle déclaré. Selon Mme Palm, les conclusions du colloque devront éclairer la trajectoire à adopter pour le cinéma africain.
« Le cinéma peut contribuer au combat séculaire pour la définition de l'identité et le renforcement de la souveraineté culturelle du continent», a-t-elle affirmé
L'ambassadeur du Burkina en Allemagne, Professeur Justin Ouoro, a présenté et dédicacé les actes des colloques des 27e et 28e éditions du FESPACO. Il a indiqué que cet ouvrage de 363 pages rassemble des analyses sur le financement du cinéma africain, les inégalités sociales, ainsi que les dimensions esthétiques et thématiques des films africains. « Bien que l'ouvrage ne puisse inclure tous les échanges informels, il se veut un outil pédagogique, professionnel et scientifique, destiné aux étudiants et aux chercheurs », a-t-il conclu.