Excellence Monsieur Aziz Akhannouch, Chef du Gouvernement
Votre Altesse Royale, Prince Abdulaziz bin Saud bin Naif Al Saud, Ministre de l'intérieur,
Monsieur le Ministre Abdessamad Kayouh,
Monsieur Jean Todt, Envoyé spécial des Nations Unies,
Excellences, chers invités, chers collègues et amis, chères collègues et amies,
Assalamu'alaikum warahmatullahi wabarakatuh.
C'est un honneur pour moi de constater qu'un si grand nombre de personnes sont présentes parmi nous aujourd'hui, et je remercie le Royaume du Maroc d'accueillir cette conférence très importante.
Je regrette de ne pas pouvoir être avec vous en personne, comme je l'avais espéré.
Je félicite Sa Majesté le Roi d'avoir lancé le Prix International Mohammed VI pour la sécurité routière. L'OMS a l'honneur d'être le premier lauréat de ce prix.
Chaque année, près de 1,2 million de personnes perdent la vie sur les routes dans le monde.
Elles entament un trajet comme nous le faisons tous chaque jour - pour aller au travail, à l'école, faire des courses, voir un ami ou partir en vacances - et ce trajet devient leur dernier.
Les accidents de la route sont la principale cause de mortalité chez les enfants et les jeunes.
Cette tragédie est aggravée par le fait que la plupart de ces décès sont évitables.
Nous savons que le changement est possible.
La Décennie d'action a montré que les pays, quelle que soit leur taille ou leur économie, peuvent mettre en oeuvre des politiques visant à prévenir les accidents de la route et à sauver des vies.
Au cours de la dernière décennie, dix pays ont réduit de moitié, au moins, le nombre de morts sur les routes : le Bélarus, le Brunéi Darussalam, le Danemark, les Émirats arabes unis, la Fédération de Russie, le Japon, la Lituanie, la Norvège, Trinité-et-Tobago et le Venezuela.
Par ailleurs, 35 autres pays ont réduit le nombre de décès de plus de 30 %.
Ces dernières années, la Chine et l'Inde ont renforcé les normes de sécurité pour les véhicules fabriqués et vendus sur leur marché ;
le Mexique a adopté une législation historique garantissant un accès équitable à une mobilité sûre et saine ;
et les Émirats arabes unis et le Viet Nam ont beaucoup investi dans les transports publics.
Des villes comme Bogota, Kigali et Paris ont repensé leurs infrastructures urbaines pour privilégier la sécurité des piétons et des cyclistes.
Ce ne sont là que quelques exemples.
Je félicite tous ceux d'entre vous qui ont oeuvré, et oeuvrent encore, avec tant d'acharnement pour obtenir ces résultats.
Vous avez démontré que nous pouvons faire de la sécurité routière une réalité.
Cependant, nous n'en sommes pas encore là. En effet, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs de développement durable visant à réduire de moitié le nombre de décès dus aux accidents de la route dans le monde d'ici 2030.
En dépit des progrès réalisés dans certains pays, une grande partie du monde s'engage dans la mauvaise direction.
Au cours de la dernière décennie, le nombre de décès dus aux accidents de la route en Afrique a augmenté de 17 %.
En effet, en Afrique et ailleurs, de nombreux pays développent des systèmes de transport conçus pour les voitures et non pour les personnes.
Une approche systémique de la sécurité en matière de mobilité permet d'accorder la priorité aux personnes et à la sécurité, en mettant l'accent sur les transports en commun et d'autres formes de transport efficaces et durables.
Elle permet de privilégier la sécurité des piétons, des cyclistes et des autres usagers de la route vulnérables, qui représentent plus de la moitié de l'ensemble des décès.
Les systèmes de transport sûrs et durables présentent de nombreux autres avantages.
Ils peuvent contribuer à réduire le fardeau du cancer et des maladies cardiovasculaires et respiratoires, à améliorer l'accès à l'emploi et à l'éducation, et à lutter contre le changement climatique.
Nous savons ce qui fonctionne et nous devons intensifier nos actions pour être à la mesure de l'ampleur de la crise.
Le Plan mondial pour la Décennie d'action pour la sécurité routière 2021-2030 trace la voie à suivre.
Nous avons tous un rôle à jouer pour faire du Plan mondial une réalité :
Premièrement, nous invitons les gouvernements à mener des stratégies de mobilité fondées sur des données fiables, appuyées par des lois solides et des fonds suffisants, et qui incluent tous les secteurs de la société.
Deuxièmement, nous demandons que les jeunes soient associés à la prise de décision et qu'ils fassent entendre leur voix en faveur de routes plus sûres.
Troisièmement, nous appelons les milieux universitaires et la société civile à produire des bases factuelles et à demander des comptes aux dirigeants.
Et quatrièmement, nous appelons les entreprises à placer la sécurité et la durabilité au coeur de leurs chaînes de valeur.
Votre Altesse, Excellences, chers collègues et amis,
Dans ce monde complexe et souvent divisé, la sécurité routière est certainement une question autour de laquelle nous pouvons tous nous mobiliser.
Elle peut contribuer à améliorer la santé des personnes, à garantir la pérennité des villes et à rendre les sociétés équitables.
Alors, permettez-moi de conclure avec cette vision.
Cette conférence devrait représenter un tournant. Il devrait y avoir un « avant » et un « après » Marrakech.
Nous savons quelles sont les mesures à prendre.
Les solutions ne sont pas toujours faciles ou populaires, mais nous savons qu'elles fonctionnent, permettent de sauver des vies, et constituent un bon investissement à long terme dans la durabilité et la productivité.
Ensemble, nous pouvons oeuvrer pour un monde où chaque individu arrive à destination en toute sécurité.
Shukraan jazeelan. Merci beaucoup. Je vous remercie. Je souhaite que la conférence soit une réussite et j'espère qu'elle permettra de changer la donne.