Dans les rues de Libreville et d'autres villes du Gabon, une réalité inquiétante se déploie sous nos yeux : celle des malades mentaux errants, délaissés par la société et négligés par l'État. Certains sont inoffensifs, livrés à eux-mêmes dans un monde silencieux d'incompréhension. D'autres, en revanche, adoptent des comportements agressifs, menaçant ainsi leur propre sécurité et celle des citoyens.
Un phénomène en hausse et un système saturé
L'hôpital psychiatrique de Melen, seule structure d'accueil spécialisée du pays, est aujourd'hui saturé. Manque de places, de personnel qualifié, de médicaments : la prise en charge des patients relève d'un véritable parcours du combattant. Conséquence directe, de nombreux patients en détresse sont relâchés faute de solutions adaptées. Ils errent alors dans les rues, livrés à eux-mêmes, victimes de la stigmatisation et souvent de maltraitances.
Un danger pour eux et pour la population
Ces personnes en situation de grande vulnérabilité sont exposées à tous les dangers : maladies, violences, abus. Certains deviennent même agressifs, provoquant des altercations avec les passants et semant la peur dans les quartiers. La situation est d'autant plus alarmante que les forces de l'ordre et les services sociaux semblent démunis face à cette crise.
Quelle solution durable ?
Face à cette situation critique, l'ouverture d'une nouvelle structure spécialisée s'impose comme une urgence nationale. Un centre psychiatrique réparti dans plusieurs provinces permettrait non seulement de décongestionner Melen, mais aussi de fournir un accompagnement plus adapté aux malades. L'État doit également investir dans la formation de psychiatres et d'infirmiers spécialisés, tout en mettant en place des campagnes de sensibilisation pour briser les préjugés autour des troubles mentaux.
Le Gabon ne peut plus ignorer cette détresse humaine. Il en va de la dignité de ces personnes vulnérables, mais aussi de la sécurité et du bien-être de toute la population. Il est temps d'agir, et vite.