Congo-Kinshasa: En dépit des massacres, manipulation et crimes odieux contre l'humanité, Goma-Bukavu - Le Gouvernement déterminé à tenir jusqu'au bout !

La situation sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la RDC ne s'améliore pas du tout. L'armée rwandaise, opérant avec ses supplétifs du M23/AFC, continue de créer des dégâts inacceptables et des pertes immenses en termes des massacres des populations. Selon le Ministère de la Santé publique, plus de 8500 personnes ont trouvé la mort et plus de 5500 blessés sont enregistrés, depuis le mois de janvier, à la suite de l'invasion de la ville de Goma, province du Nord-Kivu, par les forces de défense du Rwanda et leurs supplétifs. Tandis qu'à Bukavu, le bilan provisoire fait état d'un peu plus d'une cinquantaine de personnes massacrées et plusieurs blessés graves.

Manipulation à haute échelle, carnage humanitaire

Ce tableau sombre des crimes commis dans l'Est de la RDC a été présenté hier, jeudi 27 février 2025, au cours d'un briefing co-animé par Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et médias, et Roger Kamba, Ministre de la Santé publique. Face à la presse, ces deux Membres de l'équipe gouvernementale ont dénoncé les prétextes du Rwanda qui tient mordicus à maintenir un climat d'instabilité dans l'Est, aux fins de poursuivre le processus de pillage des richesses de la RDC.

Evoquant l'incident survenu, jeudi 27 février, dans un meeting à Bukavu, organisé par le M23/AFC, ils ont dénoncé une stratégie de manipulation à haute échelle de la part de l'ennemi. Selon le Ministre de la Santé publique, Roger Kamba, le bilan provisoire de ce rassemblement populaire organisé sur fond de menace, est de plus 7 morts et plusieurs blessés.

« Aujourd'hui, il y a eu un meeting qui a commencé à Bukavu. Après le départ des animateurs de ce meeting, quatre minutes après leur départ, il y a eu deux détonations qui ont entraîné immédiatement plusieurs morts qui ont été amenés dans nos services. Immédiatement, il y a eu sept morts et des blessés graves dont le nombre n'est pas encore complètement déterminé. Il y a eu d'autres morts enregistrés au niveau de l'hôpital. Je ne peux pas vous dire le nombre de morts au total. Mais, nous avons commencé avec sept.

Au moins trois ou quatre sont morts en arrivant à l'hôpital. Nous avons beaucoup de blessés graves. Une alerte a été lancée par rapport à la rupture du sang. À ce niveau-là, il n'y avait pas de stock de sang. La situation est vraiment dramatique dans nos structures de soins... Selon les chiffres partiels, rien que les deux derniers jours, nous avons reçu 19 blessés par balle et nous avons eu 23 personnes tuées entre le 23 et le 25.

Nous revenons, en moyenne, 10 personnes tuées par jour. Donc, la situation ne s'est pas améliorée. Au total, pour ce que nous avons dans nos centres de soins, nous avons déploré plus de 1500 morts. Par contre, pour ce que nous avons enterré, avec la Société civile, c'est plus de 8500 personnes. Nous avons encore une trentaine de décès dans nos morgues parce que les autres ont pu être enterrés.

Nous avons, dans la nuit du 25 au 26, déploré dans un « 'nganda » des corps qui ont été brûlés. Nous n'avons pas encore le nombre, nos services travaillent dans des conditions très difficiles où leurs téléphones sont surveillés, où on vérifie les informations qu'ils nous donnent...

Le carnage continue. Plus de 8500 personnes enterrées. En termes de blessés, nous sommes à 5460 blessés. Nous avons les derniers chiffres de ce matin de 5587 blessés. Donc, ça ne fait qu'augmenter au jour le jour. Nous avons tous déploré qu'on récupère de jeunes gens pour les forcer à aller dans les lignes de nos ennemis », a rapporté le Ministre Roger Kamba.

Patrick Muyaya rassure

La thérapie à apporter à la crise sécuritaire qui secoue l'Est du pays préoccupe les congolais. Pour Patrick Muyaya, le Gouvernement s'inscrit dans la logique de mettre à l'oeuvre les énergies nécessaires et les stratégies essentielles pour arriver à libérer les zones sous occupation de l'agresseur et y imposer la stabilité et une paix durable. Il a rappelé des efforts déjà fournis notamment dans le cadre du processus de Luanda pour un règlement pacifique du conflit.

« A Luanda, nous avons déjà tout fini en termes du travail des experts, du travail ministériel, il ne restait plus que les signatures... C'est des Processus qui s'alignent, mais qui ne se fusionnent pas parce que lorsqu'on fait la fusion, cela veut dire que les deux deviennent un... On a le Rwanda qui nous agresse, qui crée des supplétifs.

Le Président de la République a dit que c'est avec lui que nous devons finir, en tout cas, ce que nous avons commencé parce que dans le Processus de Luanda, qui commence en juillet 2022, on a eu l'occasion de mettre à table tout ce que nous connaissons comme faux prétextes du Rwanda qu'il fallait vider.

On a accepté de discuter. Il s'agissait principalement de ce qu'on dit discours de haine, la problématique des réfugiés. Nous sommes vraiment déterminés à vider tous ces prétextes, toutes ces questions. C'est au 15 décembre que le Président rwandais n'est pas venu pour finaliser le Processus de Luanda. Vous voyez que de ce côté-là, tout a été fait et il ne reste que les signatures. Sur le Processus de Nairobi, le Président honoraire du Kenya, Uhuru Kenyatta, avait commencé le travail.

Souvenez-vous qu'il était venu en RDC. Il était à Bukavu, à Bunia, à Beni, à Goma, où il a eu l'occasion de s'entretenir avec les différents groupes armés. Mais, le Processus a connu un coup parce que le Rwanda a décidé de commencer à opérer avec ses supplétifs. Et, il a été convenu d'exclure le M23 parce qu'il est hors de question de donner une prime à ceux qui tuent. Il est clair du point de vue du Processus », a expliqué le Ministre Patrick Muyaya.

Vigilance contre l'ennemi

Pour le Porte-parole du Gouvernement, dans le contexte actuel, il est hors de question de céder à la manipulation ou de faire le jeu de l'ennemi. Allusion faite aux initiatives et autres manoeuvres du M23 ou de l'AFC de Nangaa.

« Vous avez vu, il y a quelques jours, comme une parade nauséabonde où l'on présente des policiers et des militaires disant qu'on les a retenus...

Ici, on assiste au bourreau qui crie à la victime. Mais, cela ne le dédouanerait pas. On a déjà vu ce qu'ils font à Goma, à Bukavu quand ils sont arrivés. Ce qui s'est passé aujourd'hui, c'est un acte prémédité parce que c'est des terroristes dans leur ADN. Il y a eu sûrement des explosions, d'une part, il y a des tirs à bout portant, d'autre part. Qui a tiré ?

Tous ces éléments intéressent au plus haut point notre justice mais aussi la Cour Pénale International et la Mission qui viendra dans le cadre du Haut-Commissariat des Droits de l'Homme parce que tous ces faits doivent être élucidés. Comment pouvez-vous imaginer que le Gouvernement soit derrière de tels actes ? Tout cela, c'est du poison rwandais... Nous connaissons les intentions. C'est pour cela que nous continuons au front diplomatique pour qu'il y ait des sanctions. Nous connaissons les intentions, nous connaissons aussi les prétextes...

Quoi qu'il en soit, nous allons demander à nos populations de rester vigilants. On a contraint les populations le matin d'aller au meeting pour les tuer après. Ensuite, vous voulez commencer à fabriquer des vidéos, des audios pour dire que c'était des actes prémédités. Tout ça c'est du mensonge, c'est du poison rwandais auquel il ne faut accorder aucun crédit », a insisté, plus loin, Patrick Muyaya, dans sa communication.

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