Afrique de l'Ouest: La radicalisation des femmes davantage étudiée

Jusque-là, les femmes étaient présentées comme des victimes des groupes armés en Afrique de l'Ouest, mais aujourd'hui, plusieurs chercheurs observent un phénomène : l'engagement de femmes aux côtés des groupes extrémistes violents, notamment dans les pays côtiers, de plus en plus la cible de ces mouvements. Un séminaire sur le sujet avait lieu ce jeudi 27 février en Côte d'Ivoire.

Ce sont les conclusions présentées par plusieurs spécialistes lors d'un séminaire organisé ces trois derniers jours par l'Académie Internationale de lutte contre le terrorisme de Jacqueville, en Côte d'Ivoire.

Selon plusieurs spécialistes, les femmes qui coopèrent avec les groupes extrémistes violents habitent dans des zones frontalières. Il y a d'abord des femmes contraintes d'adhérer à ces mouvements et d'autres, qui sont guidées par l'opportunisme économique.

C'est ce qu'a constaté le docteur Abdel Aziz Mossi, enseignant chercheur à l'Université de Parakou et qui a travaillé sur ce phénomène dans le nord du Bénin et du Togo. « Beaucoup de femmes rejoignent ces groupes, non pas parce qu'elles y sont forcées, mais parce qu'elles y trouvent des intérêts pécuniaires personnels. Ces groupes extrémistes violents constituent des occasions pour certaines femmes de faire beaucoup de business dans les activités commerciales et illicites comme la vente de carburant, comme la fourniture de vivre, comme la fourniture des moyens de déplacement. » Elles servent par exemple comme agent de renseignement pour ces groupes.

Manque de données

Aucun chiffre n'est disponible pour mesurer l'ampleur de ce phénomène. Selon la docteure Ana Mensah, maître de conférence à l'Institut Koffi Anan, à Accra, les profils sont larges : toutes les tranches sont concernées, il y a des femmes instruites, mais aussi des femmes analphabètes. « Dans la société, nous devons chercher à pouvoir élever les opportunités que nous donnons aux femmes à partir de l'éducation », rappelle la chercheure.

Il y a également peu d'études sur le traitement pénal des femmes djihadistes, ou encore, sur le suivi psychologique de ces femmes, après leur reddition.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.