«Les bouches réclament la paix, mais les actes préparent la guerre», disait un grand homme de notre pays, en l'occurrence Nazi Boni, dans son livre intitulé : «Crépuscule des temps anciens».
Les propos de cet intellectuel remontent certes très loin dans l'Histoire, mais ils restent toujours d'actualité. J'ai même envie de dire qu'ils collent parfaitement à la situation actuelle de notre pays quand je regarde le comportement de certains compatriotes, notamment sur les réseaux sociaux. En effet, au moment où la situation difficile que vit la mère patrie, commande l'amour et l'union entre les fils et filles du pays, il s'en trouve des gens qui s'adonnent à la diffusion de messages de haine sur la toile, faisant ainsi l'apologie de la violence, de la stigmatisation et de la division au sein des communautés.
Le phénomène, il faut le dire, n'est pas nouveau. Mais à l'observation d'un certain nombre de faits, il est en train de prendre des proportions inquiétantes au point que j'en arrive à craindre le pire pour notre pays. Et comment peut-on rester sans peur quand on voit des individus se livrer dangereusement à des appels au meurtre de personnalités nommément citées ?
Comment peut-on rester zen face à cette prolifération de discours de haine, le plus souvent dirigés contre des communautés ou des religions ? Les autorités du pays semblent avoir pris toute la pleine mesure de la situation. Si fait que le ministère de la Sécurité a décidé de taper du poing sur la table.
Notre pays a besoin de l'union sacrée de ses fils et filles
C'est dans un communiqué rendu public qu'il met en garde ces acteurs de la haine et de la division, que dis-je, ces ennemis de la paix, en leur rappelant que par ces agissements, ils sont passibles de poursuites judiciaires. C'est une sortie pour le moins opportune qu'il convient de saluer à sa juste valeur. Et c'est peu dire que le contexte actuel marqué par la fragilisation du tissu social, commande que les autorités veillent au grain pour éviter tout dérapage susceptible de mettre à mal la cohésion sociale. Il faut donc siffler la fin de la récréation qui a assez duré.
On espère, pour ainsi dire, que le rappel à l'ordre du ministère de la Sécurité, aura le mérite de refroidir les ardeurs des uns et des autres et ce, quel que soit leur bord. Cela étant dit, il faut que les uns et les autres comprennent une bonne fois pour toutes, que ce n'est pas en incitant à la haine, à la violence et à la stigmatisation, qu'ils permettront au Burkina Faso de redevenir ce havre de paix dont nous sommes tous nostalgiques. Bien au contraire, en agissant ainsi, c'est plutôt la cause de l'ennemi qu'ils servent.
C'est dire si notre pays a besoin de l'union sacrée de ses fils et filles. En fait, pendant que la pluie de la crise sécuritaire, avec son corollaire de vie chère, de pauvreté endémique et de Personnes déplacées internes, nous bat suffisamment, nous devons arrêter de nous battre entre nous. C'est dire s'il faut combattre à tout prix les discours de haine diffusés sur les réseaux sociaux que certains prennent pour une zone de non-droit.
C'est dire aussi qu'au-delà des condamnations et des mises en garde, il faut passer à l'action en mettant tout en oeuvre pour épingler tous ceux qui continueront à raidir la nuque.