Congo-Brazzaville: Amélioration du système éducatif - Un financement de 137,5 millions de dollars pour le Peqip et l'Efficace

La ministre d'Etat, ministre de l'Education nationale et Nouvelle citoyenneté, Raïssa Malu, a lancé, le 27 février dans la grande salle de l'Institut de la Gombe (ex-Athénée de la Gombe) à Kinshasa, le Projet d'amélioration de la qualité de l'enseignement primaire (Peqip) et le projet Education des filles, formation initiale et continue des enseignants, et appui à la continuité de l'éducation en situation d'urgence (Efficace).

La cérémonie s'est déroulée en présence des représentants des partenaires techniques et financiers du secteur de l'éducation et de la communauté de l'Education nationale et Nouvelle citoyenneté, et des élèves qui ont fait la récitation du « Serment du citoyen » avant le lancement des deux projets. Ces projets allant de 2024 à 2028 s'inscrivent dans le cadre du Pacte de partenariat adopté en 2022 et concrétisent la réforme transformationnelle du secteur éducatif sur un financement de 137,5 millions de dollars de la structure Partenariat mondial pour l'éducation de la Banque mondiale.

Dans son discours de lancement des deux projets mis en oeuvre par le ministère de l'Education nationale et Nouvelle citoyenneté, la ministre d'Etat Raïssa Malu a souligné que « Sous la vision éclairée de son excellence le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le gouvernement s'attelle à bâtir un système éducatif inclusif, performant, véritable moteur de développement national et de la promotion d'une citoyenneté démocratique active ...

En 2015, nous avons adopté la Stratégie sectorielle de l'éducation et de la formation 2016-2015. Il s'agit d'une feuille de route définissant les grandes orientations de réforme du secteur éducatif. Ces réformes visent à rendre les réformes du système éducatif plus équitables, à améliorer les conditions d'apprentissage et à instaurer une gouvernance plus efficace et transparente. Dans cette dynamique, nous avons élaboré en 2022 le Pacte de partenariat pour la transformation du système éducatif, un engagement collectif visant à rehausser la qualité de l'enseignement et de l'apprentissage avec le soutien de nos partenaires stratégiques ».

Elle a ajouté : « Aujourd'hui, forts de ce partenariat solide, nous lançons deux projets majeurs : Peqip et Efficace. Ce sont des leviers essentiels pour répondre aux défis du secteur éducatif. Le Peqip vise à garantir l'accès élargi à des environnements d'apprentissage de qualité, à renforcer l'efficacité pédagogique des enseignants, et à améliorer la gestion du système éducatif. Le projet Efficace, quant à lui, mettra en place des réformes clés pour une meilleure gestion de carrière des enseignants, la professionnalisation de leur formation et l'amélioration des conditions d'apprentissage, en particulier, dans des zones les plus défavorisées... ».

S'adressant aux partenaires techniques et financiers, Raïssa Malu a exprimé la gratitude du gouvernement pour leur engagement. « Le gouvernement de la République démocratique du Congo vous remercie pour votre engagement et votre partenariat stratégique en faveur de l'éducation. Votre appui renforce notre action et nous permet d'accélérer la mise en oeuvre de ce projet ambitieux porteur d'un avenir meilleur pour notre jeunesse. Nous sommes convaincus que seule une collaboration, fondée sur le respect mutuel et un engagement commun, garantira le succès durable de ces initiatives. Ensemble, transformons ces projets en moteur de changement pour nos écoles, nos enfants et notre nation toute entière », a-t-elle dit, avant de lancer officiellement les deux projets.

Le représentant du directeur des opérations de la Banque mondiale (BM) en République démocratique du Congo (RDC) a figuré parmi les intervenants antérieurs à la ministre d'Etat. Il a souligné que les deux projet Peqip et Efficace viennent en appui au gouvernement dans la mise en oeuvre de la réforme transformationnelle du Pacte de partenariat qui se concentre sur la qualité du processus d'enseignement - apprentissage, avec comme thématique centrale « les enseignants et enseignement de qualité ».

Il a félicité le gouvernement pour son engagement en faveur de l'éducation, un engagement qui se traduit depuis 2019 par la mise en oeuvre de la politique de gratuité de l'enseignement primaire et par une augmentation substantielle des ressources publiques pour l'éducation, une politique soutenue par la BM à travers les projets Perse, avec un financement à hauteur de 800 millions de dollars américains. Ce projet, a-t-il dit, a permis d'élargir l'accès à l'éducation pour les enfants congolais, en particulier pour les filles et ceux des milieux économiques défavorables.

Les inscriptions scolaires dans les établissements primaires publics se sont accélérés depuis 2019, avec une augmentation moyenne des effectifs de 12,3 % par an entre 2019 et 2024, contre seulement 3,7 % en moyenne entre 2010 et 2018. Cela veut dire que 4,5 millions d'élèves supplémentaires ont rejoint les bancs de l'école primaire entre 2019 et 2024.

Des défis toujours persistants

Malgré ces résultats quantitatifs remarquables, note la BM, le système éducatif, en particulier le sous-secteur de l'éducation primaire, continue de faire face à des défis persistants à la foi du côté de la demande que de l'offre des services éducatifs qui impactent l'accès, l'équité et le niveau d'apprentissage des élèves. Il a cité certains défis devenus malheureusement importants à raison de l'expansion rapide du système.

Il s'agit de l'accès équitable au service éducatif de tous les enfants de la République, l'urgence d'augmenter les infrastructures scolaires de qualité pour répondre à cette demande croissante, la mise en oeuvre des stratégies et politiques pour renforcer la qualité de l'éducation et améliorer les apprentissages fondamentaux, la prévention et la réponse à toutes les formes de violence, y compris celles ayant pour base le genre, les cas de harcèlement, d'abus et d'exploitation sexuels dans l'environnement scolaire, et le défi de la non disponibilité de façon régulière des données administratives et sur le niveau d'apprentissage qui pénalise le dialogue sectoriel, et rend difficile le suivi des progrès du système des exercices de planification et d'élaboration de plans d'actions opérationnels.

Peqip en chiffres...

Le Peqip, en complémentarité avec le projet Efficace, propose un éventail d'interventions pour lever certains de ces défis, a-t-il indiqué . En terme de chiffres, le Peqip, c'est 67 millions de dollars américains, 5 millions d'élèves de 5e et 6e qui recevront des manuels scolaires en français, mathématiques et en sciences ; 150 000 enseignants de 5e et 6e qui auront accès à un guide de maître dans ces trois disciplines et suivront une formation sur l'utilisation des manuels ; 420 salles de classe construites et équipées qui vont accueillir environ 21 000 élèves dans de meilleures conditions, et des installations sanitaires séparées pour les filles et les garçons, équipées pour la gestion de l'hygiène menstruelle dans 270 écoles bénéficiant ainsi à plus de 85 000 élèves.

Le Peqip, c'est aussi 2 400 enseignants du primaire recrutés sur la base du mérite pour améliorer le taux de féminisation du corps enseignant et le renforcement de 120 000 enseignants de 5e et 6e, des directeurs d'écoles et des inspecteurs pédagogiques pour améliorer les pratiques d'enseignement et de suivi.

Le Peqip contribuera à l'amélioration de la disponibilité des données scolaires et au niveau d'apprentissage afin de permettre une prise de décisions plus éclairées, a laissé entendre le représentant du directeur des opérations de la BM en RDC. « Les engagements de la Banque mondiale dans le secteur de l'éducation qui s'élèvent aujourd'hui à plus d'un milliard 200 millions Usd sont à la hauteur de nos ambitions pour la RDC, en appui aux efforts du gouvernement et de sa population, premier acteur du développement de ce pays. L'équipe de gestion de la Banque mondiale en RDC porte une attention particulière aux interventions ainsi qu'aux résultats du Peqip, à mettre à l'échelle dans une opération plus ambitieuse pour répondre au défi de la qualité dans l'enseignement de base », a-t-il affirmé.

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