Comores: Au pays, le temps de travail dans la fonction publique adapté le temps du ramadan

Aux Comores, le ramadan débute ce dimanche 2 mars et comme chaque année, à l'approche de ce mois sacré, les horaires de travail de la fonction publique sont aménagés. Une mesure justifiée par des considérations religieuses, mais aussi sociales et économiques, qui ne fait pas l'unanimité dans un contexte déjà marqué par des défis énergétiques et une productivité en berne.

Pour le ramadan qui commence ce dimanche 2 mars, les agents de la fonction publique des Comores travailleront notamment de 8 heures à 14 heures du lundi au jeudi, et jusqu'à midi le samedi au lieu de 7 h 30 à 14 h 30 du lundi au jeudi et vendredi-samedi de 7 h 30 à 11 h et 7 h 30 à midi.

Cette réduction hebdomadaire du temps de travail de cinq heures est assumée et défendue par le directeur général de la Fonction publique, Omar Chehani : « Ce choix-là est motivé par le fait que ici aux Comores, le ramadan n'est pas seulement de la religion, mais ça aussi un contexte social, un contexte économique même. C'est pour permettre aux travailleurs de l'État de bénéficier de tout cela. Nous avons l'habitude de rompre le jeune en famille, il y a ceux qui n'habitent pas à Moroni, ça leur donnerait le temps de retourner faire cette rupture en famille. »

Omar Chehani explique également que certains agents ont durant ce mois des activités commerciales. Cet allégement leur permet donc d'assurer leurs activités personnelles.

Un impact sur la productivité ?

Si la mesure semble faire consensus, des représentants du patronat s'inquiètent des conséquences sur la productivité. Hamidou Mhoma est un représentant du patronat : « Cette décision de réduire les horaires de travail risque d'aggraver la baisse de la productivité déjà éprouvée d'une part par une période très difficile d'instabilité énergétique et d'autre part par le fort absentéisme des salariés hors mois de Ramadan. Le caractère sacré du mois fait que tout le monde se tait ».

Pour Salim Soulaïmana de la Confédération des travailleurs, il n'y a pas matière à débat. Selon lui, l'impact de cette mesure sur le travail est minime. Les gens sont davantage fatigués pendant cette période, l'adaptation du temps de travail est donc logique à ses yeux.

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