Il a été réélu hier à la tête de l'École de management et d'innovation technologique (EMIT), école appartenant à l'université de Fianarantsoa. Hasina Rakotonirainy, 40 ans, décrit l'école, parle d'intelligence artificielle ainsi que du futur auquel il aspire pour l'EMIT.
Pourriez-vous retracer la petite histoire de l'EMIT ?
Créée en 1999 sous le nom de Centre Universitaire de Formation Professionnalisante (CUFP), l'EMIT a vu ses premiers diplômés de technicien supérieur et de Licence en 2005. C'est également cette année-là que les formations de Master ont été lancées, marquant un tournant important dans l'évolution de l'établissement, qui a alors pris le nom d'École de Management et d'Innovation Technologique (EMIT).
Rattachée à l'Université de Fianarantsoa, cette grande école publique a progressivement adopté le système LMD (Licence-Master-Doctorat). Au fil des années, l'EMIT n'a cessé de se perfectionner, avec des programmes de plus en plus complets et diversifiés. En 2024, l'école accueille trois mille étudiants, témoignant de son dynamisme et de sa réputation croissante dans le domaine de la formation professionnelle.
Quelles sont les formations dispensées à l'EMIT ?
Il s'agit de former des experts dans le management, l'informatique, le multimédia et les relations publiques. Les mentions sont déclinées en parcours tels que l'Administration économique et sociale, le développement d'applications internet et intranet, la conception, l'intégration et la gestion des systèmes d'information, les relations publiques et communication organisationnelle, ainsi que la communication multimédia.
Est-ce que l'EMIT a une particularité dans ces panels de formations ?
Je ne mettrais pas de distinction particulière, car c'est l'ensemble des formations que nous enseignons qui fait l'école, l'EMIT. D'ailleurs, nous nous positionnons en tant que l'une des meilleures grandes écoles du pays. Nous somsmes en effet connus, si je peux utiliser ce mot, par nos cursus en informatique qui détaillent les sciences des données et l'intelligence artificielle, la modélisation et l'ingénierie informatique, l'ingénierie géospatiale, ainsi que les technologies de l'information et le système d'information géomatique. Nos étudiants deviennent des experts en développement d'application mobile, génie logiciel, modélisation des systèmes complexes et ingénierie informatique, entre autres, et des experts en gestion des ressources humaines, entrepreneuriat, comptabilité et finances.
Qu'est-ce qui différencie l'EMIT de l'École nationale d'Informatique (ENI) ?
L'ENI enseigne l'informatique et le génie logiciel en général, ainsi que les systèmes et réseaux. L'EMIT est axée sur tout ce qui est thématique et applications telles que la télédétection, l'analyse des données spatiales, la modélisation des systèmes complexes, et l'ingénierie informatique. Nous avons par exemple créé la première salle d'impression 3D à Madagascar en 2022.
On parle beaucoup d'intelligence artificielle (IA), où en est l'EMIT ?
Oui, bien sûr, c'est au coeur de nos formations. L'IA est une aide à la prise de décision sur des outils de modélisation et de simulation. Les applications web l'utilisent pour aider à la prise de décision. L'IA s'applique dans l'agriculture, l'éducation, le changement climatique. Il faut savoir que le monde du travail l'utilise déjà depuis longtemps sans qu'on en parle beaucoup. Dans des projets nationaux et offshore, l'IA accélère l'analyse de CV ou la gestion des ressources humaines. L'IA est également appliquée dans les banques, le recouvrement, comme outil de décision en solvabilité. L'exploitation du big data par les opérateurs mobiles exige l'application de l'IA.
Vous êtes réélu pour un autre mandat de deux ans, qu'envisagez-vous pour l'EMIT ?
Les élections de président, de directeur d'école ainsi que les chefs de mentions au sein de l'université de Fianarantsoa se sont déroulées hier. Avec ma réélection en tant que candidat unique, l'honneur m'est donné de poursuivre l'atteinte vers l'excellence et l'innovation au sein de l'EMIT. Je me pencherai sur la transformation digitale, la bonne gouvernance, la professionnalisation et l'employabilité des étudiants, la compétitivité, la formation de qualité, la recherche et l'innovation, et une vie universitaire harmonieuse.