Madagascar: Violences - Des victimes de viol conjugal dénoncent

Le viol conjugal existe. Des femmes victimes commencent à oser dénoncer leurs époux, qui sont leurs «agresseurs». Une femme rencontrée, hier, à l'occasion du lancement du projet Elatra, un projet de réinsertion socio-économique pour les survivants des violences basées sur le genre et de traite d'êtres humains à Madagascar, a raconté en pleurs ses malheurs. «Mon mari est très violent, il me bat pendant nos rapports sexuels. Tous nos voisins entendent les bruits», a-t-elle indiqué.

Lalatiana Rakotondrazafy, sénatrice de Madagascar, a révélé au grand jour, sur son compte Facebook, l'histoire d'une femme victime de violences conjugales, de séquestration, de violences physiques, de violences psychologiques, de viol conjugal, pendant trois semaines. De nombreuses femmes subissent le viol conjugal, mais très peu osent en parler. Souvent, elles ne sont pas entendues, elles ne sont pas crues, par conséquent, beaucoup préfèrent se renfermer sur elles-mêmes et continuer à subir, pour éviter «des histoires». Mais le droit pénal malgache réprime le viol conjugal. Il est considéré comme une infraction punissable de deux à cinq ans d'emprisonnement et d'une amende de 100 000 à 1 000 000 000 d'ariary, selon la loi sur la Lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG).

Ces femmes victimes de viol conjugal ont aussi besoin d'un accompagnement pour se relever des violences. Surtout que certaines dépendent de leur conjoint pour vivre. L'Organisation non gouvernementale (ONG) Women Lead Movement Madagascar va accompagner quarante-deux victimes de VBG et de traite de personnes. Ces dernières vont bénéficier d'une série de modules de formations en résilience, en dépassement de soi, en alphabétisation digitale, en éducation financière, en droit social, et des sessions thérapeutiques encadrées par des professionnels de la santé mentale.

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