Depuis quelques mois, les annonces de licenciements ou de suppression d'emplois dans le public s'enchaînent. De nombreuses agences et autres structures publiques sont touchées au même titre que les ministères.
Plusieurs salariés sont concernés. Face à cette situation, le collectif dénommé le Rassemblement des travailleurs du Sénégal a organisé hier, lundi 3 mars, une conférence de presse pour alerter et réclamer la réintégration des travailleurs dans leurs droits.
Face aux vagues de licenciement dans plusieurs secteurs de l'administration publique, les travailleurs sont montés au créneau pour exiger leur réintégration dans leurs droits. Regroupés au sein du Rassemblement des travailleurs du Sénégal (RTS), ils ont fait face à la presse hier, lundi 3 mars, pour alerter sur leur situation. « Ce collectif regroupe aujourd'hui des milliers de Sénégalais injustement évincés de leurs postes, des salaires retenus de manière illégale sans aucune procédure, des pratiques totalement aux antipodes d'un Etat de droit, d'un Etat respectueux des droits et des conventions collectives nationales et internationales », déplore le coordonnateur du collectif Boubacar Fall.
En effet, depuis quelques mois, des licenciements sont effectués dans beaucoup de structures et d'agences publiques : Port autonome de Dakar, ministère de l'Energie, des Pétroles et des Mines, Fongip, Lonase etc. Dans d'autres, des plans de licenciement s'enchaînent : Caisse de dépôt et des consignations, Aéroport international Blaise Diagne (Aibd). «Aibd, qui comptait 275 agents en 2006, après sa fusion avec les Ads, a vu ses effectifs bondir en deux phases entre 2022 et 2024, avec un premier lot de 287 Cdi et un deuxième de 219 Cdi en 2024, atteignant ainsi 938 agents. Un effort de restructuration a permis de réduire ce nombre à 872 agents, mais cela reste insuffisant», a déclaré le directeur général de l'Aibd, Cheikh Bamba Dièye.
Les travailleurs licenciés interpellent ainsi l'Etat du Sénégal. « Beaucoup de ces travailleurs ont déjà gagné leur procès au niveau de l'inspection. L'action judiciaire suit son cours au niveau des tribunaux. Nous interpellons l'État du Sénégal à mettre fin à ces violences flagrantes, de restaurer la dignité de ces milliers de pères de famille », a-t-il fait savoir.
Et d'ajouter : « Dans cette lutte légitime, nous lançons un appel à tous ceux qui peuvent être partenaires techniques ou financiers pour accompagner ces pères de famille dans ce contexte difficile qui est le mois béni de Ramadan. Après avoir reçu les membres de la RTS, voilà le niveau du mal et ça concerne tous les secteurs. Dans d'autres pays, l'État se glorifie à trouver des emplois et à réduire le taux de chômage. Ici, c'est le contraire. C'est l'État qui montre la voie au privé en mettant des milliers de pères de famille au chômage ».
Selon le coordonnateur du Rassemblement des travailleurs du Sénégal, ce sont plus de « 3000 salariés licenciés déjà répertoriés dans les différentes structures étatiques, sous le fallacieux motif économique ».