Les six syndicats de l'entreprise Comilog, le principal producteur de manganèse du pays, ont décidé d'entrer en grève générale illimitée ce jeudi 6 mars. Ils estiment que les négociations, sous la tutelle du ministère du Travail, sur leur cahier de charges, ont échoué. L'administration est surprise par cette nouvelle tournure alors que les négociations ne sont pas arrivées à leur terme. Le climat social dans l'entreprise se dégrade davantage.
À Comilog, au Gabon, « La grève est bien suivie. La production a été paralysée. Quelques services ont fonctionné en mode dégradé », soutiennent les grévistes. « Faux », rétorque l'administration qui note une activité plutôt normale dans tous les sites.
Les six syndicats de l'entreprise soutiennent que la reprise du travail sera conditionnée à la satisfaction totale des revendications, notamment l'augmentation des salaires, primes et indemnités, estimée par l'administration à 12 milliards de francs CFA par mois (environ 18,3 millions d'euros). « On ne peut pas nous dire aujourd'hui que ce montant serait énorme et que cela devrait faire flamber la masse salariale. Nous disons que Comilog est le premier producteur mondial de manganèse. Il faut que l'on nous traite à la juste valeur », explique un des leaders syndicaux de la Comilog.
Sept millions de tonnes de production par an
« La grève est illégale et les revendications sont insoutenables », affirme la direction générale de la Comilog. « Voici quelques chiffres. Le salaire moyen brut s'élève à plus de 955 000 francs CFA. Le salaire le plus bas est de 345 000 francs CFA. Le salaire réel perçu par les agents de la Comilog atteint plus de 102% de la moyenne du marché », affirme de son côté le directeur de la communication.
Filiale du groupe français Eramet, Comilog est basée à Moanda, a environ 600 km de Libreville. Elle exploite depuis 1962 l'une des plus riches mines de manganèse au monde. Sa production est de 7 millions de tonnes par an.