La communauté internationale célèbre demain 8 mars, la Journée internationale de la femme. Dans une interview accordée à Sidwaya, la coordinatrice régionale des femmes du Nord, Djénéba Sodré, nous donne son appréciation de ladite journée, parle des activités commémoratives et propose des solutions afin de garantir à la femme sa place de choix dans la société.
La communauté internationale commémore le 8 mars, la Journée internationale de la femme. Cette année, la commémoration de cette journée est placée sur le thème « Crise sécuritaire et humanitaire au Burkina Faso : quelles stratégies pour promouvoir l'entrepreneuriat agricole des femmes ? ». Quelle est votre appréciation de cette journée dédiée à la femme ?
Je voulais rendre un vibrant hommage à nos devancières, aux pionnières pour le combat héroïque qu'elles ont mené. Si, nous parlons aujourd'hui du 8-Mars, la Journée internationale de la femme, c'est grâce à leurs sacrifices. Nous sommes fières qu'on reconnaisse leurs combats en leur dédiant toute une journée entière. La commémoration du 8-Mars nous rappelle les luttes que nos devancières ont engagées et il nous appartient de poursuivre amplement le combat.
Ouahigouya, dans la région du Nord, quelle est votre programme d'activités pour cette journée ?
Dans un premier temps, je voudrais saluer de vive voix les autorités du pays, le chef de l'Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo avec son gouvernement, les FDS et les VDP pour le travail abattu qui ramène peu à peu la quiétude partout dans le pays. Depuis plusieurs années, la commémoration du
8-Mars se fait de façon sobre pour ne pas dire qu'on ne fête même pas à cause de la double crise que traverse le pays. En 2025, grâce au travail abattu par les autorités, la vie reprend doucement dans les différentes contrées du pays. La célébration de la Journée internationale de la femme se tiendra partout au Burkina. Au niveau régional, sous la conduite du gouverneur de la région du Nord, deux grandes activités sont au programme. Il y aura une conférence dont le thème porte sur l'expérience de deux grandes femmes battantes qui ont surmonté les difficultés et sont aujourd'hui des modèles de référence dans la production agricole. Ensuite, il est prévu une exposition des produits locaux des savoir-faire des femmes sur la production et la transformation agricole.
L'association Tabital-Lobal basée à Ouahigouya dont vous êtes la directrice exécutive se bat jour et nuit pour l'autonomie financière de la femme. Pour cette journée, qu'est-ce qui est prévu par votre association ?
En collaboration avec la coordination régionale des femmes du Nord, l'association Tabital-Lobal avec d'autres associations soeurs prendront part à l'exposition des produit locaux, la production maraichère des femmes battantes de la région du Nord. Donc, Tabital-Lobal va participer comme les autres associations à la conférence et aux expositions des savoir-faire des femmes à l'occasion de cette commémoration à Ouahigouya.
Au-delà des festivités, qu'est-ce que les femmes doivent faire quotidiennement pour obtenir une place de choix dans la société ?
Je voudrais une fois de plus saluer la résilience de toutes les femmes du Burkina qui, malgré les adversités, ont toujours gardé courage pour faire face aux défis du moment. Cette journée est l'occasion de faire des tables-rondes, des réflexions, des introspections, des bilans d'activités et de proposer des solutions imminentes pour l'égalité entre homme et femme. L'autonomie financière de la femme doit être une réalité et permettre de participer pleinement au développement socio-économique. Les femmes doivent se lancer dans l'entrepreneuriat, créer et développer des idées novatrices dans leurs différents secteurs d'activités. La femme est le pilier de notre société et lorsqu'elle se porte bien, c'est toute la société qui se porte mieux. Il faudra que toutes les femmes comprennent cela et revendiquent leurs droits pour une société équilibrée.
Dans ce combat pour les droits de la femme, que suggérez-vous comme solutions pour améliorer les conditions de vie de la femme ?
A l'heure actuelle, je souhaiterai qu'on mette fin à ces théories avec des préjugés qui relèguent toujours la femme au second plan. N'importe quelle fonction qu'un homme peut occuper, une femme peut aussi l'occuper. Je demande aux autorités de faire confiance aux femmes. Si, les hommes peuvent être leaders dans plusieurs domaines, les femmes peuvent en l'être également. L'engagement des femmes comme VDP sur le théâtre des opérations de reconquête du territoire est un exemple palpable qui montre le courage et la détermination de la femme burkinabè.
Parlant des opérations de reconquête du territoire national, pensez-vous qu'il y a une amélioration de la sécurité dans la région du Nord ?
Nous répondons cela par l'affirmative. Grâce au concours des FDS et VDP, plusieurs localités dans la région du Nord sont désormais sous le contrôle de nos autorités. Beaucoup de villages ont été réinstallés (pour des raisons de sécurité, je ne vais pas donner les noms des villages) et les populations vaquent paisiblement à leurs occupations dans ces localités. Tous ces résultats sont visibles grâce à la détermination de nos FDS et VDP que nous saluons encore au passage. Il faut avoir le courage de le dire, la situation s'améliore et nous avons espoir que dans un futur proche, le Burkina retrouvera sa paix d'antan.
Il y a des femmes qui se sont engagées en tant que VDP pour défendre la patrie, quelle est votre appréciation ?
C'est un engagement patriotique qui fait la fierté de toutes les femmes. Quand la partie nous appelle, il n'y a pas que je suis homme ou femme, vieux ou enfant. N'importe qui peut aller le faire et avec fierté. Et, c'est ce message que ces femmes VDP ont compris et elles se sont engagées. La formation du SND que nous avons fait avait cela comme but. Nous sommes très reconnaissantes de ces femmes qui ont répondu à l'appel de la mère-patrie en s'engageant actuellement comme VDP aux côtés de nos FDS sur les terrains des opérations de la reconquête du territoire national. Certes, la lutte est âpre, mais le Burkina Faso sortira vainqueur.
Les autorités de la Transition, dans leur nouvelle vision, se battent jour et nuit pour la souveraineté du Burkina Faso et des pays de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) sur tous les plans et la femme n'est pas en marge dans ce combat. Quelle peut être la contribution des femmes dans cette nouvelle dynamique ?
Je salue une fois de plus, ces grands hommes de vision de l'Alliance des Etats du Sahel à savoir, le général Assimi Goïta, Président de la République du Mali, le général Abdourahamane Tiani, Président du Niger et le capitaine Ibrahim Traoré, Président du Burkina. Dans cette dynamique, la femme doit jouer son rôle en tant mère de l'humanité. Elle doit promouvoir la cohésion sociale, le vivre-ensemble entre les filles et fils du pays. C'est notre devoir et nous allons l'exécuter. Il y a des fils qui ont pris des armes par ignorance contre leur propre frère et nous les femmes, nous les invitons à revenir à la raison, déposer les armes et revenir, nous allons développer le pays ensemble pour les générations futures. Les femmes de l'AES doivent rester debout et mobilisées pour soutenir les autorités dans la quête de la souveraineté réelle pour l'Afrique toute entière.
Un mot à l'endroit des autorités du pays et des FDS ?
Nous disons mille fois merci aux autorités de la Transition sous le leadership éclairé du capitaine Ibrahim Traoré, chef de l'Etat, Président du Faso. Grâce à leur détermination, la quiétude revient partout au Burkina. Nous les rassurons de l'engagement et l'accompagnement total des femmes de la région du Nord dans leurs différentes missions qui concourent au retour de la paix dans notre cher pays. La joie commence à se sentir et nous sommes convaincues que la victoire est évidente. Le terrorisme sera conjugué dans le passé avec la volonté de Dieu.
Quel est votre message à l'endroit des femmes de la région du Nord et du Burkina de façon générale à l'occasion du 8-Mars 2025 ?
La femme doit comprendre qu'il est de notre devoir de poursuivre le combat mené par nos devancières. Nous invitons l'ensemble des femmes de la région et du Burkina à l'union sacrée, à accompagner franchement les autorités des pays de l'AES dans leur vision commune. L'indépendance réelle, la souveraineté voulue par les autorités, si elle est acquise, c'est à nous les femmes qu'elle sera plus bénéfique. La femme en tant que
mère de l'humanité doit jouer son rôle dans ce tournant décisif et historique de nos nations.