Congo-Kinshasa: Les atrocités enregistrées à Djugu mettent à mal la cohésion sociale

Les récentes atrocités commises par des groupes armés dans le territoire de Djugu (Ituri) ont fragilisé la cohésion sociale entre les communautés dans certaines localités. Craignant d'être attaqués, de nombreux habitants et commerçants se sont cloisonnés dans leurs entités et ne fréquentent plus les marchés communautaires par peur de tomber dans des embuscades sur leur chemin.

A cause des attaques à répétition, plusieurs agriculteurs ne se rendent plus aux champs, entraînant la disette. Il y a trois semaines, une série d'attaques de la milice CODECO à Djugu a fait plus de 60 morts.

Les conséquences sont graves selon des témoins : les conditions de vie sont difficiles pour la majorité de la population, qui n'a plus accès aux champs.

Même les marchés communautaires, qui accueillaient des milliers de personnes de différentes ethnies, sont désormais quasi déserts. Les opérateurs économiques ont également du mal à se ravitailler en marchandises. Certains centres se trouvent enclavés, notamment Arr et Fataki dans le secteur de Walendu Djatsi ; Lindu, Laudjo, Bule, Drodro dans les Bahema Badjere et Bahema Nord, selon des sources locales.

Un habitant témoigne : « Ces derniers jours, nous n'avons pas pu atteindre Fataki. Suite au drame récent, nous avons peur. Nous voulons la paix. Nous sommes unis. Nous leur offrons même des champs. »

De nombreux commerçants qui achetaient des marchandises à Bunia, chef-lieu de la province, au centre commercial de Ndrele dans le territoire de Mahagi ou en Ouganda se disent bloqués depuis un mois. Certains envoient de l'argent via des sociétés de messagerie financière à leurs collègues pour faciliter les achats, mais avec des risques d'escroquerie élevés.

Un commerçant explique : « Nous achetions des marchandises dans les entités proches, mais nous ne pouvons plus y accéder. Le commerce est devenu difficile. Nous sommes coincés entre Largu et Fataki. Comme la route de Largu est bloquée, si vous osez y passer, on vous tue. Nous plaidons pour la libre circulation et que la paix soit restaurée dans notre région. »

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