Désormais tous les dimanches, le centre « Malagasy Iray Hasina » ouvre ses portes au public. Cette structure fête cette année son dixième anniversaire, la décision de se rapprocher de la population a donc coulé de source.
« Les membres actuels sont de 4 075 à travers le monde. Nous pouvons en trouver en Italie, en France, en Allemagne, en Australie... », fait savoir Faravololona Rajaonison Rakotozafy, chef des membres de la diaspora. Le travail est réalisé presque en sous-marin, typique de ses associations de promotion et préservation des us et coutumes malgaches.
« Nous faisons aussi des recherches, des membres peuvent ainsi proposer des thèmes sur nos traditions », ajoute Justin Emmanuel Rasolofonjatovo, le monsieur juridique du centre Mahia. D'autres activités comme la fabrication de savon à base de plantes pour les rites usuels, la confection du « Varanga », met d'honneur chez les Malgaches...
Pour les festivités du Nouvel An malgache du 29 et 30 mars, celui adopté par les dignitaires d'Ambohidrabiby, le centre se trouvera comme chaque année en première ligne. « Du 27 au 31 mars, des activités se tiendront au tranompokonolona d'Ambohidratrimo », fait savoir Ianja Rabarison. Le thème de cette édition sera le zébu, bête emblématique et symbole de l'identité statique malgache. Plusieurs activités seront donc organisées autour du bovidé. Dans le calendrier utilisé par le Trano Koltoraly, un des initiateurs du « Taombaovao malagasy », le dernier jour de l'année est donc le 29 mars.
Au coeur de cette journée, le « afo tsy maty », le lendemain du jour de l'an, place à la ripaille. Les bénédictions seront prononcées et le riz au miel partagé. Fondé par Victorio Randriamihanta, actuel président, « Malagasy Iray Hasina », veut donc s'affirmer. « Si nous voulons savoir où nous allons, nous devrons savoir qui nous sommes, » poursuit Justin Emmanuel Rasolofonjatovo.
Tout cela nécessite une politique culturelle, s'agissant ici d'identité et de tradition il va sans dire, cela est encore une coquille vide à Madagascar depuis son indépendance. L'approche « Compagnie Créole » et « Salade de fruits » de la culture malgache à l'heure du numérique et des bouleversements de la carte du monde est désuète. Puis les dissensions chez les défenseurs de la tradition persistent encore.