Au Mali, cela fait un peu plus d'une semaine - depuis le samedi 1er mars - que le mois de ramadan a commencé. La période de jeûne tombe cette année peu avant le début de la saison sèche, avec des températures quotidiennes qui flirtent avec les 40 degrés. Dans ces conditions, les coupures de courant intempestives qui pénalisent les Maliens depuis près de deux années, avec des dizaines d'heures successives sans électricité, sont une épreuve supplémentaire. En dépit d'une certaine amélioration constatée ces derniers jours à Bamako.
Modibo Keita habite le quartier de Sebenikoro. Comme presque tous les Maliens pendant le ramadan, ce qu'il attend chaque jour avec impatience, c'est la rupture -du jeûne. Et comme tous les Maliens, ce qu'il craint, c'est la coupure d'électricité : « Celui qui jeûne de 5 heures du matin jusqu'à 18h45 le soir, témoigne ce Bamakois, sans manger et sans boire, il a besoin de fraîcheur. »
« Surtout à la rupture, pour boire de l'eau ou des jus frais, poursuit-il. Mais c'est devenu une denrée rare compte tenu des coupures de courant. Même pendant la journée tout entière, on n'a pas les moyens d'utiliser nos ventilateurs ou le frigo pour avoir de la fraîcheur. Nous souffrons durement. »
Les autorités de transition avaient promis une augmentation de 80% de la desserte d'électricité pendant le ramadan, pour atteindre 19 heures de courant chaque jour. Mariam Dramé habite le quartier de Lafiabougou. L'objectif est loin d'être atteint, témoigne-t-elle, mais elle note tout de même une certaine amélioration : « Le courant a été coupé vers 23 heures hier soir et il est revenu vers 7 heures ce matin. »
« C'est un peu mieux que d'habitude, constate Mariam Dramé, qui avait donc de l'électricité au moment de la rupture du jeûne. Ca nous soulage un peu, mais ce n'est pas tous les jours comme ça. Quand il y a coupure lors de la rupture, on allume la batterie au lithium que nous avons achetée il n'y a pas longtemps. »
Le ramadan s'achève à la toute fin du mois. D'ici-là, les températures devraient encore augmenter. Plus généralement, les coupures d'électricité pénalisent fortement toutes les activités économiques, des grandes entreprises aux petits artisans.
