Le dossier sur le narcotrafic, récemment connu pour ses rebondissements, devrait passer devant le Pôle anti-corruption aux 67ha aujourd'hui.
Combien de kilo de cocaïnes ont été réellement saisies ? C'est la question qui se pose tout de suite après les vagues d'informations qui entourent l'affaire. Plusieurs personnes ont été interpellées dans le cadre de ce scandale qui a fait beaucoup de bruits à Nosy-Be. Il y aurait eu détournement de quelques kilos de cette drogue dure durant le processus de destruction des produits saisis par la Justice.
Plusieurs chiffres circulent à propos de la quantité manquante. Mais une chose est sûre, des kilos de cocaïne se seraient volatilisés en cours de route et manquaient à la quantité réelle initiale. Ce manquement a alerté les autorités judiciaires, qui se sont immédiatement mobilisées pour faire la lumière sur cette affaire.
Des membres des forces de l'ordre ont été interpellés. Si leur implication serait avérée, ont-ils agi en leurs noms personnels ou ont-ils répondu aux ordres de quelqu'un ? Les interrogations se multiplient alors que des noms de hauts responsables circulent dans les milieux feutrés. Ce dossier, qui va être examiné aujourd'hui par le Pôle anti-corruption (PAC) aux 67ha, pourrait ébranler bien plus que quelques individus. Il pose la question de la responsabilité hiérarchique et de la possible existence de réseaux organisés au sein des institutions.
L'affaire suscite également des doutes sur les mécanismes de surveillance. Comment une telle disparition a-t-elle été possible alors qu'il s'agit de produits sous haute surveillance ? Si des complicités internes sont avérées, cela mettrait en évidence des dysfonctionnements qui pourraient fragiliser l'ensemble du système judiciaire et policier. Quoiqu'il en soit, il appartient à la Justice de faire la lumière sur cette affaire qui fait jaser.
Rebondissements
Plus qu'une simple affaire de corruption, cette disparition de cocaïne pourrait dévoiler des complicités profondes et soulever de sérieuses questions sur la capacité des institutions à lutter contre le crime organisé. Le procès, qui promet d'être riche en rebondissements, sera scruté de près par tous ceux qui espèrent que la lumière soit enfin faite sur ce scandale. En tout cas, l'avocat de la défense s'est manifesté la veille de ce procès qui sera fort en rebondissement.
« Plusieurs suspects ont été identifiés sur une dénonciation infondée, dont un commandant de la gendarmerie, un chef de brigade, quatre gendarmes et quatre civils », a soutenu l'avocat dans un communiqué publié le 9 mars. L'avocat de la défense soulève également des « irrégularités » et des « manquements » dans la procédure en soutenant la compétence qui devrait revenir à la branche du Pôle anti-corruption de Mahajanga. En tout cas, l'avocat de la défense exhorte pour que « toute la lumière soit faite sur cette affaire et que les principes fondamentaux de justice et d'équité soient respectés ».