Au nom d'Allah, Clément et Miséricordieux. Louange à Allah, Celui à qui appartient la royauté des cieux et de la terre, qui ne S'est point attribué d'enfant, qui n'a point d'associé en Sa royauté et qui a créé toute chose en lui donnant ses justes proportions. Qui n'a ni créé ni institué les choses en vain. Il a assigné une utilité et une finalité à chaque chose. Puisse-t-Il déverser, abondamment, Sa paix et Ses bénédictions sur Son bien Aimé Messager Mouhammad, envoyé à l'univers comme miséricorde.
Il est assez important, en tant que musulman, de connaitre et comprendre la teneur de sa religion et surtout les finalités ou objectifs poursuivis par la législation divine. Ainsi, le musulman bien formé sortira des ténèbres de l'ignorance, de l'obscurantisme et du suivisme vers la lumière de la connaissance conformément la parole d'Allah :
« Alif, Lam, Ra. (Voici) un livre que nous avons fait descendre sur toi, afin que - par la permission de leur Seigneur - tu fasses sortir les gens des ténèbres vers la lumière, sur la voie du Tout Puissant, du Digne de louange » (S14 V01).
Un tour de la littérature nous enseigne que toute la législation islamique poursuit des objectifs supérieurs qui sont au nombre de cinq et leur développement intéressera la présente chronique.
➢ La sauvegarde de la religion (dîn)
En premier lieu, la législation islamique poursuit comme objectif de préserver la religion du musulman.
Il en est ainsi parce que la religion est le garant même des autres finalités. Elle permet à l'homme d'avoir le discernement, de faire la différence entre le bien et le mal, de ne pas se comporter comme un animal.
C'est pourquoi, le musulman doit travailler à préserver ce qui lui est le plus important dans sa vie et qui lui sert de boussole et repère dans sa manière d'être avec Allah ainsi qu'avec ses semblables, sa foi, sa religion. C'est ce qui fait que l'apostasie figure parmi les péchés les plus grands parce que l'homme abandonne ce qu'il y a de plus cher. La religion permet à l'homme, de manière volontaire, de se soumettre exclusivement, en termes d'adoration, à Allah seul. Il ne sera pas ainsi l'esclave des autres hommes, ni d'autres choses comme l'argent, le pouvoir, le matériel.
Allah précise, toutefois, la liberté de l'homme en matière de religion quand Il dit : « Nulle contrainte dans la religion » (S02 V256).
En réalité, selon la compréhension contemporaine, c'est l'une des bases des droits de l'homme. Cette finalité de l'Islam serait assimilable à la liberté de conscience reconnue et protégée au profit de l'homme. Et pour nos sociétés laïques, « La République assure la liberté de conscience.
Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules réserves édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public ». La liberté de conscience est, pour l'individu, la pierre angulaire de la consécration de la laïcité. Elle s'analyse comme l'élément autour duquel se recompose, aujourd'hui, cette laïcité ; elle signifierait, pour l'Etat laïc, l'absence de reconnaissance officielle d'un culte mais n'interdit pas l'identification des religions à travers leurs manifestations cultuelles.
Ce qui est interdit à l'Etat, c'est la reconnaissance non pas du fait religieux en général - qui est, au contraire, pour lui, une obligation -, mais celle d'une religion ou d'un culte en particulier - qui heurterait le principe constitutionnel de neutralité, autour duquel s'organise toute la laïcité.
➢ La sauvegarde de la vie humaine et de la dignité de la personne physique (nafs),
Pour ce qui concerne la préservation de la vie, Allah interdit le meurtre. L'homicide constitue un péché majeur s'il est exercé sur un croyant compte tenu de la parole d'Allah :
« Quiconque tue intentionnellement un croyant, Sa rétribution alors
sera l'Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l'a frappé de Sa colère, l'a maudit et lui a préparé un énorme châtiment » (S04 V93). Et le Prophète d'ajouter que « le fidèle sera toujours à l'aise dans sa religion aussi longtemps qu'il n'aura pas versé le sang d'un innocent ».
Si vous avez tué volontairement un croyant, votre acte implique trois droits : celui d'Allah, le Puissant et Majestueux, celui du tué et celui de ses parents. S'agissant du premier droit, Allah agréera de votre part un repentir sincère en vertu de Sa parole : « Dis : « Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d'Allah. Car Allah pardonne tous les péchés. Oui, c'est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux » (S39 V53).
Pour ce qui est du droit du tué, vous ne pouvez plus l'acquitter parce que le concerné est déjà mort. C'est donc au jour de la Résurrection que l'on lui permettra de se faire justice sur vous. Mais nous espérons que grâce à un repentir sincère agréé par Allah, celui-ci rendra le tué satisfait par les faveurs qu'Il lui accordera, et, dans ce cas, que vous serez innocenté.
En ce qui concerne les parents de la victime, vous devez vous livrer à eux et leur avouer votre crime. Ils auront le choix de vous pardonner ou non.
Seigneur Allah, accorde-nous Ton pardon, Ta miséricorde ainsi que la force et la sagesse pour bien remplir notre mission afin d'être digne de la confiance que Tu as placée en nous.
NB : La foi musulmane est une foi active qui impose un devoir de présence.
A suivre ...
Dr Inoussa COMPAORE
Imam à l'AEEMB et au CERFI