L'Alliance pour une Transition Politique (ATP), un mouvement politique initié par le Professeur Olivier Bile, a dévoilé sa première liste de candidats pour les primaires visant à désigner un candidat unique de l'opposition face au Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) lors de l'élection présidentielle d'octobre 2025. Cependant, l'absence de plusieurs figures majeures de l'opposition soulève des questions sur la capacité de cette alliance à unifier les forces contre le parti au pouvoir.
Une brochette de huit candidats
La liste des candidats pour les primaires de l'ATP comprend huit noms, dont celui du Professeur Olivier Bile, président du Parti des Libérateurs. Parmi les autres candidats figurent l'universitaire Floriant Ndzana, le comptable David Awono, et Success Nkogho, ancien leader sécessionniste et président du Mouvement de Libération du Cameroun. On retrouve également Célestin Njamen de l'Alliance Patriotique Républicaine, ainsi que Saidou Sambo et Anicet Nanga Atte.
Ces candidats représentent une diversité de profils, mais l'absence de poids lourds de l'opposition comme Joshua Osih (SDF), Cabral Libii (PCRN), ou Maître Akere Muna laisse planer un doute sur la crédibilité de cette alliance.
Les absents notables
Plusieurs leaders de l'opposition et de la société civile, pourtant annoncés comme soutiens potentiels, brillent par leur absence. Joshua Osih, candidat déclaré du Social Democratic Front (SDF), et Cabral Libii, président du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN), ne figurent pas sur la liste. De même, des figures comme Maître Akere Muna et Philippe Nanga (Un Monde Avenir) sont également absentes.
Rivalités internes et défis
L'ATP fait face à une concurrence directe avec l'Alliance pour le Changement (APC), promue par Jean Michel Nintcheu et Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Kamto, arrivé deuxième à la présidentielle de 2018, a déjà déclaré qu'il ne se soumettrait à aucun vote pour désigner un candidat unique, ce qui fragilise les efforts d'unification de l'opposition.
En outre, les candidats doivent respecter les exigences légales, notamment justifier d'élus locaux ou réunir 300 parrainages pour participer à l'élection présidentielle. Ces conditions pourraient éliminer certains prétendants, ajoutant une couche de complexité à la situation.
Un électorat désabusé
À sept mois de l'élection présidentielle, l'opposition camerounaise est confrontée à des défis majeurs : surmonter les rivalités internes, éviter les divisions communautaires, et redonner confiance à un électorat désabusé par des années de promesses non tenues et de manoeuvres politiques.
Pour espérer rivaliser avec le RDPC, les leaders de l'opposition devront impérativement mettre de côté leurs égos et travailler à une véritable unité. Sinon, le risque est grand de voir le parti au pouvoir remporter une nouvelle victoire sans réelle opposition.