La reprise du conflit dans le Tigré menace en Éthiopie. Des affrontements ont eu lieu mardi 11 mars à Mekele, capitale de cette région du Nord du pays. Ils ont opposé deux factions du TPLF, le Front de libération du peuple du Tigré, qui a gouverné pendant plus de 20 ans tout le pays. D'un côté les TDF, les Forces de défense du Tigré soutiennent le président du TPLF, Gebremichael Debretsion et de l'autre la TIRA, l'Administration régionale par intérim du Tigré est dirigée par Getachew Reda, ancien vice-président du parti. Cette scission au sein du TPLF, fait craindre un retour de la guerre dans le Tigré.
L'ambassade de France en Éthiopie n'a pas hésité à classer mercredi 12 mars l'ensemble de la région tigréenne en zone rouge. « Compte tenu des affrontements internes en cours au Tigré [...] tout déplacement y est proscrit », explique un mail de la chancellerie à ses ressortissants.
Mekele est restée calme mercredi, malgré les violents échanges de tirs de mardi. Selon des habitants, les TDF (Forces de défense du Tigré) ont tenté de mettre la main sur des bureaux administratifs, mais des jeunes de la ville les en ont empêchés. Les TDF encerclent tout de même aujourd'hui l'aéroport de la capitale régionale. Sur ses réseaux sociaux, le TPLF (Front de libération du peuple du Tigré) annonce également avoir pris le contrôle de la deuxième plus grande ville du Tigré, Adigrat, et y avoir nommé un maire.
De son côté, Getachew Reda qui dirige la TIRA (Administration régionale par intérim du Tigré), a fui à Addis-Abeba où il a demandé hier l'intervention du gouvernement fédéral. Sur X, il dénonce « un plan insensé visant à installer une faction illégale du TPLF au pouvoir ». Ces luttes intestines au sein du parti tigréen inquiètent les observateurs, d'autant plus que la tension entre l'Éthiopie et l'Érythrée voisine, est à son paroxysme. Certains redoutent qu'Asmara et Addis-Abeba se mènent une guerre par procuration sur le terrain tigréen.