LES POINTS MARQUANTS
- Le projet PADISAM a pour objectif de réhabiliter des infrastructures essentielles, telles que le barrage de Djeibaba, afin de garantir un approvisionnement en eau pérenne pour 1 500 ménages du sud de la Mauritanie.
- Des formations, du matériel et des conseils agricoles correspondant aux besoins de chaque région, y compris la modernisation des laboratoires d'analyse des sols pour améliorer les rendements agricoles, sont proposés.
- Se concentrant sur le soutien aux femmes et aux jeunes, le projet leur fournit des opportunités de développement de compétences en leadership et en autosuffisance, afin qu'ils puissent participer à la gestion des exploitations agricoles et à la transformation communautaire.
In Le village de Djeibaba, dans la commune d'Edebay Ehl Guelay au sud de la Mauritanie, est tributaire d'un barrage construit en 1995 pour irriguer 500 hectares de terres agricoles. Ce barrage fournit l'eau nécessaire aux cultures telles que le mil, le maïs et la pastèque, ainsi qu'au bétail - bovins, ovins, caprins et chameaux - des 1 500 ménages qui y résident.
Cependant, comme bien d'autres barrages construits dans les années 1990 dans les régions du Gorgol, du Brakna et de l'Assaba, celui de Djeibaba a atteint ses limites opérationnelles et peine à retenir l'eau pour permettre aux communautés de vivre toute l'année.
L'intervention du PADISAM : relancer les terres agricoles
C'est là qu'intervient le Projet d'appui au développement irrigué et à la sécurité alimentaire en Mauritanie (PADISAM) qui vise non seulement à réhabiliter des infrastructures vitales comme le barrage de Djeibaba, mais aussi à rétablir la productivité agricole de manière durable, inclusive et prospère.
Grâce à cette initiative, 1 500 ménages bénéficient d'un renforcement des capacités des agriculteurs et des parties prenantes, qui comprend des formations, du matériel et des conseils agricoles adaptés aux besoins spécifiques de chaque région. Ainsi, à Kaédi, le laboratoire d'analyse des sols a été entièrement modernisé, permet une analyse précise des sols et fournit aux agriculteurs des recommandations spécifiques sur les cultures adaptées à leurs sols. En évaluant la fertilité de chaque parcelle, les agriculteurs peuvent optimiser les rendements tout en contribuant au rétablissement de la productivité agricole dans la région.
Autonomiser les femmes et les jeunes : catalyseur du changement Communautaire
Au-delà de la réhabilitation des infrastructures, l'autonomisation des femmes et des jeunes par des opportunités de leadership et d'autosuffisance est une priorité. « Les femmes de nos communautés gèrent les finances du ménage et prennent les décisions concernant l'achat des aliments, des semences et des engrais. Le PADISAM les forment à des compétences entrepreneuriales et agricoles pour mieux gérer les exploitations agricoles et assurer ainsi l'avenir de notre région, » explique le maire de Boghé, Ba Adama Moussa.
In Dans la région, une coopérative regroupant 1 800 femmes a été créée. Ses membres, déterminées à améliorer leurs moyens de subsistance, ont identifié des activités prioritaires à travers un processus participatif visant à diversifier leurs sources de revenus. Parmi ces activités figurent l'agroforesterie, l'horticulture, la pêche et la fabrication de tapis à partir d'arbustes cultivés localement. Une représentante de la coopérative en exprime les objectifs : « Il est essentiel que nous nous investissions davantage dans des activités génératrices de revenus. Les compétences que nous acquérons grâce au PADISAM nous permettent d'améliorer la productivité de nos exploitations tout en préservant nos ressources naturelles. »
Les jeunes bénéficieront d'une formation dans des centres régionaux tels que le lycée technique de Boghé qui a passé un accord avec le projet PADISAM. Ces programmes dispensent des instructions sur la réparation du matériel agricole, l'utilisation de technologies de mécanisation à petite échelle et l'adoption de pratiques agricoles durables. Les stagiaires reçoivent une formation en gestion agricole et en comptabilité commerciale, des compétences essentielles pour assurer leur réussite à long terme.
L'impératif de la mécanisation : répondre aux besoins des communautés
Malgré ces progrès, la mécanisation reste un défi important. Un agriculteur en souligne l'importance ainsi : « Regardez mes mains et vous comprendrez pourquoi la mécanisation est vitale pour notre communauté. Nous avons besoin d'équipements pour alléger notre charge de travail et augmenter notre productivité. » L'objectif de l'approche participative du PADISAM est clair : améliorer les rendements communautaires tout en réduisant la dépendance à l'égard de l'aide extérieure. « En collaborant pour renforcer nos compétences et nos infrastructures, nous visons à éliminer le besoin d'une aide supplémentaire. C'est notre objectif aujourd'hui », explique un jeune leader communautaire.
Un modèle de développement durable pour l'avenir
Le projet met l'accent sur des solutions participatives fondées sur la nature au niveau communautaire, telles que l'agroforesterie, la gestion des ressources en eau et la gestion durable des sols. Il vise à développer un modèle évolutif applicable dans d'autres régions.
L'initiative repose sur une collaboration entre communautés locales, autorités régionales et institutions nationales pour mettre en place un système de développement rural, de sécurité alimentaire et de résilience climatique.