Centrafrique: À Bangui, des habitations illégales au cimetière de Ndress bientôt détruites

En Centrafrique, on assiste ces derniers mois à un phénomène étonnant qui inquiète de plus en plus les habitants de la capitale. Plusieurs dizaines de familles occupent illégalement certaines parties du cimetière de Ndress, le plus grand cimetière de la capitale. Nombreux ont construit des maisons et y vivent avec leur famille tandis que d'autres chantiers sont en cours. Pour trouver de l'espace, certains n'hésitent pas à détruire des tombes. Le Ministère de l'urbanisme qui a constaté cette profanation avancée des tombes a pris des mesures sévères non seulement pour restaurer cet endroit sacré, mais aussi de respecter la dignité des personnes qui y sont enterrées.

Ce matin, le silence habituel du cimetière est brisé par les bruits de pelles et de masses. « À part le cimetière de Ndress, on ne sait vraiment plus où aller. C'est difficile de trouver une parcelle ailleurs. Tout est cher et c'est compliqué pour nous. »

C'est la voix de Sophie une habitante du secteur. Alors que les maçons sont en train de bâtir sa maison, elle a reçu un avis de déguerpissement. « La parcelle est vaste et on y pratique facilement l'agriculture à certains endroits libres. On se bat de jour en jour pour vivre. »

Le chantier de Pascal, âgé d'une quarantaine d'années, donne directement sur le cimetière et ne sera pas épargné. « On nous demande de partir, mais où ? J'ai acheté cette parcelle chez un occupant traditionnel. Maintenant qui va nous rembourser ? Les autorités doivent nous trouver des solutions. »

Dans cette partie du cimetière, quatre tombes ont été vandalisées et rasées. C'est avec un pincement au coeur que Thierry découvre la sépulture de ses proches. « Ça fait mal de voir ces ossements humains. Ils ont détruit les tombes des membres de ma famille. C'est vraiment immoral et inconscient. L'État doit mettre fin à tout ça. »

En début de semaine, le ministère de l'Urbanisme a répertorié toutes les maisons inégalement construites sur la parcelle du cimetière de Ndress. Les occupants sont sommés de quitter les lieux avant la destruction de ces édifices dans un bref délai.

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