L'entrepreneur social, conférencier international et agriculteur fermier sénégalais, Thione Niang, qui a animé le 13 mars à Brazzaville une master class sur le thème « Un jeune, une entreprise », a assuré la jeunesse congolaise qu'elle était non seulement l'avenir mais aussi un vecteur du changement tant attendu par le continent africain.
Organisée par le ministère des Petites et moyennes entreprises (PME) et de l'Artisanat, en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), la master class a rassemblé de nombreux jeunes entrepreneurs, élèves et étudiants. Une occasion pour le fondateur de l'exploitation agricole JeufZone de conscientiser les jeunes entrepreneurs. « Devant la jeunesse congolaise, le message était que nous sommes le changement qu'on veut voir dans nos pays et dans notre continent. La jeunesse a le pouvoir de changer ce continent, nous ne devons pas attendre pour pouvoir changer les choses. Chacun de nous là où il se trouve peut créer quelque chose, peut trouver des solutions par rapport à ces multiples problèmes qu'on a dans ce continent », a expliqué Thione Niang.
Selon cet ardent défenseur de la jeunesse, partout où il y a des problèmes, il y a des solutions et des opportunités de business. Au regard des estimations sur l'augmentation de la population africaine à l'orée de 2030, la jeunesse du continent devrait se préparer d'autant plus que des besoins en nourriture vont se poser avec acuité. « Donc, ce sera une opportunité pour l'agriculture, l'agro-business dans toutes ses chaînes de valeurs parce que nous sommes un continent très riche, mais pauvre en même temps. Nous devons nourrir cette population, la jeunesse doit saisir cette opportunité dans l'agriculture. Nous devons éduquer cette population, c'est un grand chantier, notre plus grande ressource, c'est l'être humain, c'est la jeunesse africaine », a-t-il insisté.
Le conférencier a, par ailleurs, souligné la nécessité d'investir dans la formation des jeunes. Il s'agira non seulement, a-t-il expliqué, d'offrir des formations classiques pour des diplômes qui ne servent à rien, mais des formations professionnelles en sciences et technologie. « Je demande à ces jeunes de se former dans les métiers de l'avenir tels que les sciences et la technologie, la menuiserie, la maçonnerie, bref toutes les filières permettant de construire nos routes, nos écoles, nos hôpitaux. Nous devons révolutionner l'éducation, former les jeunes pour répondre aux questions qui nous attendent, pas seulement pour le Congo, mais pour tout le continent. Il y a trop d'opportunités dans ce continent, mais il faut motiver cette jeunesse, lui donner la force afin de créer des champions parmi elle. Sans champion, sans modèle de nos propres jeunes, on ne pourra pas créer l'Afrique digne, une Afrique libre qu'on veut, à partir du Congo on peut le faire », a conclu Thione Niang, remerciant le ministère en charge des PME et le Pnud pour l'avoir invité à cette rencontre.
Relancer les vendredis de l'entreprise
Ces moments d'échange, de partage d'expériences et de réseautage ont, entre autres, inspiré et outillé les participants à cultiver l'esprit entrepreneurial. Une master class qui a prôné l'auto-emploi, la création des micro, petites et moyennes entreprises pour favoriser la stabilité sociale et la transformation économique du Congo. « En tant que jeunes, nous avons aujourd'hui une grâce, une opportunité exceptionnelle, depuis notre chambre, avec un smartphone, nous pouvons exposer nos talents à travers le monde entier. Ce qui n'est plus le cas avec les médias traditionnels. Du coup, les jeunes, au lieu de se croller sur les écrans, l'idéal serait de déterminer ce qui est véritablement notre passion, ce pourquoi on veut servir le monde, de consacrer ne fusse qu'une heure par jour et au bout de six mois, nous serons des experts », a expliqué Prince Bandouna, un des participants.
Participante également à cette master class, Christie Anduz-Dan a, elle aussi, exprimé ses sentiments : « Ce qui m'a vraiment plus motivée de ce que M. Thione a dit, c'est d'abord la lecture. Il est important pour nous de lire, de se former et de faire des recherches ainsi que de chercher des mentors. C'est vrai, l'échec est réel, mais nous devons être beaucoup plus résilients ».
La ministre des PME et de l'Artisanat, Jacqueline Lydia Mikolo, de son côté, a remercié les jeunes entrepreneurs qui ont répondu présent à cet appel à travers les réseaux sociaux. Quant au conférencier Thione Niang, elle espère le revoir encore à Brazzaville pour animer de telles initiatives. Elle a aussi traduit sa reconnaissance à l'endroit du Pnud qui a financé l'organisation de cette rencontre. « Dans cette même salle, nous tenions les vendredis de l'entreprise, mais faute de financement nous avons dû arrêter.
Nous allons reprendre les vendredis de l'entreprise dans le même format. Nous comptons sur votre participation, une occasion pour nous de répondre à toutes vos préoccupations, en mettant autour d'une même table les décideurs, les pouvoirs publics, les financiers, les entrepreneurs, les créateurs. Nous avons mis tout l'écosystème à votre disposition, nous vous attendons encore nombreux pour ces événements », a assuré Jacqueline Lydia Mikolo, soutenant que les Congolais sont des vrais créateurs, des vrais entrepreneurs.