Tunisie: Ramadan - Moins de fièvre, plus de bon sens

13 Mars 2025

Sans coup férir, nous avons bouclé la première décade de Ramadan 1496. Dans quelles conditions pourrait-on se demander? Eh bien, dans des conditions plus ou moins normales et cela suppose qu'effectivement, les dispositions ont été prises pour que le consommateur n'ait pas d'ennuis pour acheter ce dont il a besoin.

Il faudrait reconnaître que les mannes du Ciel ont permis aux légumes d'avoir belle allure et de se maintenir à des prix très acceptables. D'ailleurs, la poussée des petits pois et des artichauts était remarquable. Ces deux produits ont essayé de se maintenir à des prix assez élevés, mais les quantités que l'on livrait tous les jours ont fini par convaincre les opérateurs qu'il valait mieux gagner sur la quantité au lieu de se retrouver avec des invendus, dont on ne saurait que faire le lendemain.

« C'est un Ramadan exceptionnel cette année. Il y a de tout et le consommateur trouve tout ce dont il a besoin. C'est au niveau des viandes rouges et du poisson que les prix ont dérapé. La viande locale a dépassé toutes les prévisions. Et pourtant, l'importation de cette viande réfrigérée a quelque peu calmé la situation, mais pas pour longtemps. Cela nous donne une idée du coût du mouton pour l'Aïd. C'est d'ailleurs le prochain épisode des fêtes qui se succèdent et qui font monter les dépenses familiales ».

Prétendre que le coût du couffin du jour est devenu insupportable est une réalité que l'on devrait savoir étayer. «En effet, poursuit notre interlocuteur, un citoyen qui était en vadrouille au marché nouvellement inauguré à Riadh El Andalous, cela dépend toujours de ce qu'on veut consommer. La viande de mouton a dépassé les cinquante dinars sur la route de Raoued. Il n'y a qu'à faire le compte pour savoir ce que coûte un gigot. Il y a encore ceux qui plongent tête baissée, mais je pense que le consommateur a appris à se retenir. Sinon, il ne s'en sortira jamais».

Les poissons ont eu l'honneur de figurer parmi les produits de luxe. Passons.

Au rayon volailles, les choses paraissaient normales. Il y a eu effectivement une petite baisse des prix, puis un retour vers les prix homologués. Les viandes blanches sont disponibles en grande quantité et il n'y a pas de quoi se plaindre.

Dans ce marché récemment ouvert, les consommateurs se sont empressés les premiers jours, «mais il n'y a pas trace de fébrilité ou de crainte. Cela se voit, tout est disponible et en grande quantité. Les brigades chargées du contrôle, sont venus et à mon niveau, je n'ai pas vu de dépassements», nous assure un fruitier au magasin bien approvisionné.

Reste la question des fruits où l'on manque de choix. Les agrumes sont sur la fin, Les pommes également. Les ananas ont fait une timide apparition à la joie de ceux qui aiment les fruits exotiques vendus à la pièce ou en tranches. Que reste-t-il sinon les bananes et les fraises qui commencent à pousser avec de grosses livraisons tout au long de la journée. Ce fruit de saison est certes disponible, mais les prix sont exagérés. Ils se stabiliseront dans quelques jours.

Une file d'attente pour avoir du petit lait, et un peu plus loin, on attend son tour pour avoir du pain spécial qui sent très bon.

«Il me semble que le consommateur est devenu plus regardant à la dépense. Il est rare de voir quelqu'un commander par exemple dix baguettes à la fois. La raison est à chercher du côté de tout ce pain que l'on jette à la poubelle. Tout le monde en parle et je suis bien curieux de savoir si ce gaspillage sera encore une fois le seul regret que Ramadan laisse dans les esprits».

Terminons par les grandes surfaces qui constituent le pouls de toute cette mobilisation effectuée pour que le consommateur ne manque de rien. Il y avait du monde. Les stocks de lait de deux marques différentes, un autre juste à côté destiné aux cafetiers sont bien visibles. Une bonne dame poussait son charriot avec ses six litres prélevés. Nous sommes loin des deux litres maximum par personne.

Au centre, des paquets et des sachets de café turc ou pour percolateurs. On n'avait droit qu'à deux à la fois. Y avait-il du sucre?

«Nous en avons distribué hier. Une nouvelle livraison est prévue dans deux jours», précise le responsable des lieux.

«Les trois premiers jours, il y avait grand monde. Ces derniers jours, le rythme est normal», ajout a-t-il en montrant du riz de trois marques différentes. Les prix n'étaient pas les mêmes. Le riz compensé était bien là.

Rayon fruits, c'était franchement le coup de bambou. Trop cher.

«Peut-être, mais le client choisit ce qu'il veut », précisa-t-il avec un demi-sourire.

Comme quoi, ce Ramadan est sur le point de faire ses adieux. Il est grand temps de parler du mouton de l'Aïd...

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.