Congo-Brazzaville: Le conseil d'administration du FMI achève la sixième revue de l'accord au titre de la facilité élargie de crédit, et approuve un décaissement de 43 millions de dollars

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Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé aujourd'hui la sixième et dernière revue de l'accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) en faveur de la République du Congo, approuvé le 21 janvier 2022.

L'achèvement de cette revue permet de décaisser immédiatement 32,4 millions de DTS (environ 43 millions de dollars), portant le total des décaissements au titre de la FEC à 324 millions de DTS (environ 430 millions de dollars ; 200 % du quota), et concluant ainsi l'accord au titre de la FEC. Ce financement du FMI continuera d'aider les autorités à mettre en oeuvre leurs politiques de développement, à maintenir la stabilité macroéconomique et à renforcer la reprise économique dans un contexte de resserrement des conditions financières.

La performance du programme a été mitigée lors de la sixième revue, avec des retards persistants dans la mise en oeuvre de certaines réformes structurelles. Les autorités ont remédié au non-respect des critères de performance liés au service de la dette extérieure, à la nouvelle dette extérieure non concessionnelle et à la nouvelle dette garantie par des ressources naturelles.

Des dérogations ont été accordées sur la base des mesures correctives prises. Celles-ci incluent le règlement complet de tous les arriérés extérieurs nouvellement accumulés, un resserrement budgétaire additionnel pour améliorer la trésorerie, et des mesures pour renforcer l'échange en temps opportun d'information sur les questions de dette. Les indicateurs de réforme concernant les dépenses des filets de sécurité sociale et l'adoption des lois sur la TVA liées aux hydrocarbures ont été mis en oeuvre avec du retard, tandis que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour assurer la pleine opérationnalisation du Système d'Information de Gestion des Finances Publiques (SIGFIP).

La politique budgétaire est axée sur la réduction des fragilités tout en renforçant la viabilité de la dette. Les tensions de liquidité persistantes ont conduit les autorités à entreprendre une opération de reprofilage de la dette intérieure visant à allonger les maturités des obligations du Trésor. Pendant ce temps, le déficit fiscal a diminué plus que prévu en 2024 en raison d'une sous-exécution de la masse salariale, des investissements et des dépenses sociales.

Le budget approuvé pour 2025 vise à maintenir l'élan de la consolidation fiscale, tout en priorisant les dépenses de développement et sociales essentielles. Une meilleure mobilisation des ressources intérieures, notamment par l'avancement des réformes des prix de l'énergie et l'augmentation de la collecte des recettes hors hydrocarbures, reste cruciale pour faire face aux pressions de liquidité dans un contexte où la dette publique demeure élevée.

Des efforts renouvelés sont nécessaires pour maintenir l'élan des réformes structurelles. Une meilleure gestion des finances publiques, soutenue par la mise en oeuvre complète du SIGFIP, favorisera des dépenses de développement plus importantes, plus efficaces et de meilleure qualité. Des réformes de gouvernance plus larges, englobant la lutte contre la corruption et la transparence, seront également essentielles pour améliorer l'environnement des affaires.

La reprise économique du Congo se poursuit à un rythme modéré. La croissance devrait s'accélérer au cours des deux prochaines années pour se rapprocher d'une fourchette de 3,4 à 3,8 %, tandis que l'inflation, en baisse, devrait graduellement revenir à l'objectif régional de 3 %. L'excédent du solde courant devrait continuer à diminuer avant de se transformer en déficit, reflétant dans une certaine mesure la baisse anticipée des prix du pétrole et l'augmentation des importations à mesure que la diversification économique s'intensifie.

Accélérer la mise en oeuvre des politiques et des réformes au-delà de la fin de cet accord au titre de la FEC aidera davantage à réduire les fragilités et à placer la République du Congo sur la voie d'une croissance plus élevée, plus résiliente et inclusive. Cela contribuera également aux efforts régionaux pour préserver la stabilité extérieure de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC).

À l'issue de la réunion du conseil d'administration, M. Nigel Clarke, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante :

"La reprise économique de la République du Congo s'est poursuivie à un rythme modéré, à la faveur d'une croissance hors hydrocarbures robuste. Toutefois, d'importants risques baissiers demeurent, notamment en raison de la volatilité des cours pétroliers, de l'accumulation d'arriérés intérieurs, de difficultés liées à la gestion de la dette et de la trésorerie, ainsi que de tensions en matière de financement. Les mouvements sociaux, dans un contexte d'accumulation de nouveaux arriérés de salaires et de pensions, pourraient compliquer la mise en oeuvre des réformes.

Étant donné que les coupures d'électricité persistantes font grimper les coûts de production et que la fin du plan de résilience a entraîné la suppression des exonérations fiscales, l'inflation devrait rebondir à près de 4 % en 2025, avant de revenir à la cible régionale de 3 %. Face à l'incertitude mondiale et aux difficultés de financement, il serait important de poursuivre les efforts visant à maintenir la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette, tout en visant une croissance inclusive, plus forte et plus résiliente.

"Les performances du programme ont été mitigés. Tous les critères de performance quantitatifs à fin juin 2024 ont été atteints, mais les critères de performance liés un plafond continu de zéro sur les nouveaux arriérés extérieurs, la nouvelle dette extérieure non concessionnelle et la nouvelle dette garantie par des ressources naturelles n'ont pas été respectés. Les progrès en matière de réformes structurelles se poursuivent malgré quelques retards. Des mesures correctives décisives ont été prises pour améliorer la performance du programme.

"Les autorités sont encouragées à poursuivre l'assainissement des finances publiques. Le maintien de la discipline budgétaire en matière de dépenses, un élargissement de la base d'imposition et une réduction des dépenses fiscales devraient progressivement créer l'espace budgétaire nécessaire pour accroître les dépenses sociales et de développement. Il est également essentiel de faire avancer la réforme des subventions au secteur l'énergie et d'améliorer les aides sociales ciblées.

"Il est primordial de renforcer la gestion de la dette et de la trésorerie pour assurer la viabilité de la dette, éviter des retards dans le service de la dette et améliorer l'efficacité des dépenses publiques. Il demeure essentiel d'améliorer davantage la coordination entre les organismes publics sur les questions liées à la gestion de la dette et d'accroître la transparence de la dette publique.

"La diversification économique, indispensable pour le pays et qui repose sur l'investissement privé, dépendra de la mise en oeuvre efficace et soutenue de réformes structurelles et de gouvernance. Il sera absolument nécessaire d'améliorer la transparence des finances publiques et du secteur des hydrocarbures, et d'avancer dans la mise en oeuvre de l'architecture de lutte contre la corruption, notamment en améliorant le cadre de LBC/FT. Favoriser l'inclusion financière, accélérer les réformes des entreprises publiques et soutenir l'adaptation aux risques émanant du changement climatique contribueront, à moyen terme, à une croissance inclusive et résiliente."

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