Madagascar: Sahave Ambohimahasoa - Le « Soroka » ravive une partie de l'histoire malgache

Le « Soroka » aura lieu le 21 mars à Ambohinatao Sahave Ambohimahasoa sur la colline des 12 pierres mâles érigées. « Ce vendredi, que nous nommons « zoma kididy » est sacré, jour du Créateur et des nobles », éclairci Jean Richard Rahajasoa, communicant de l'organisation de l'événement. Par ailleurs, les 12 collines sacrées du groupe humain Betsileo effectueront aussi la même cérémonie le même jour. À part Andrianatara Manandriana, dont le « Soroka » aura lieu le 28 mars, une semaine après.

« Ce report d'une semaine est dû à un fait historique. Du temps d'un roi d'Isandra venu dans le village pour faire le fihasignana, il était arrivé tard la nuit. Alors, il a dit que les célébrations se feront dans une semaine et le village d'Andrianatara a adopté ces nouvelles dispositions », ajoute-t-il. Il poursuit. « Ce n'est en aucun cas un nouvel an malgache, puisque le concept de nouvel an n'a jamais touché cette région. Et ce mot n'a jamais été utilisé par les ancêtres ». La journée du 21 mars se déroulera en plusieurs phases. D'abord, « nous allons nettoyer et débroussailler les lieux sacrés. Ensuite, nous passerons à l'expiation des tabous que nous avons bravés et nous demanderons des bénédictions ».

Ce rituel marque la fin des mois « faosa », janvier et février a priori. « Personne ne fait de mariage ou des choses comme cela, lors de ces jours "faosa" », toujours d'après Jean Richard Rahajasoa. Le « Saroka » est donc aussi effectué pour conjurer ces mois néfastes. Le site d'Ambohinatao Sahave Ambohimahasoa possède un passé rassembleur, les monarques des groupes humains Tanala, Sakalava, Antesaka, Antandroy, Makoa, Masikoro... Tandis que l'aire politique de ces 12 sites sacrés a connu l'un des plus grands impacts du commerce d'esclaves. Et aussi de l'abrahamisation imposée de force par les Anglais puis les Français.

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