L'élevage du poisson-chat à Madagascar suscite de plus en plus d'intérêt, mais reste soumis à des régulations strictes en raison des enjeux écologiques et économiques qu'il comporte.
Le ministère de la Pêche et de l'Économie bleue n'a pas encore encouragé l'élevage du poisson-chat à Madagascar. « Bien que ce poisson soit déjà élevé dans de nombreux pays d'Afrique, notamment en Tanzanie et en Afrique de l'Est, son élevage en eau douce n'a pas encore été autorisé à Madagascar », affirme un responsable du ministère de la Pêche.
D'après les informations disponibles, ce poisson commence à être vendu sur le marché d'Ambodihady, à Ambohimanarina. Actuellement, le ministère se concentre sur l'élevage du tilapia et de la carpe, des espèces bien maîtrisées et plus rentables.
L'introduction du poisson-chat « nécessite une autorisation spéciale, et toute nouvelle espèce doit faire l'objet d'une étude d'impact environnemental », explique le ministre de la Pêche et de l'Économie bleue lors d'une récente interview à la télévision nationale. À ce jour, « aucune demande d'autorisation pour l'introduction de cette espèce n'a été déposée », affirme-t-il.
Même si le ministère de la Pêche est ouvert à l'idée d'introduire de nouvelles espèces, il insiste sur le respect des procédures réglementaires afin de préserver l'équilibre écologique et d'éviter les risques liés à une mauvaise gestion des espèces exotiques.
Apprécié
Le poisson-chat, également connu sous le nom scientifique Pangasius, ou encore gogo en malgache, est un poisson d'eau douce qui a fait ses preuves dans plusieurs pays, comme le Vietnam, l'Indonésie, la Chine, le Bangladesh, les États-Unis et diverses régions d'Afrique.
« Ce poisson est apprécié pour sa facilité d'élevage et sa capacité à s'adapter à des conditions variées », explique un responsable au sein du ministère. Il a une croissance rapide et une grande résistance, ce qui en fait une option intéressante pour l'aquaculture.
L'élevage du poisson-chat pourrait présenter des avantages pour Madagascar, car il a un goût similaire à celui du thon ou du tilapia, et sa consommation pourrait diversifier les sources de protéines pour la population. C'est une espèce particulièrement productive au niveau mondial.
Il existe environ quatre mille cents espèces de poissons-chats à travers le monde, et la production annuelle mondiale de cette espèce est estimée à 2,3 millions de tonnes, ce qui montre l'ampleur de sa culture et son potentiel économique. Cependant, des investigations sont encore en cours pour déterminer son origine à Madagascar.
L'élevage de poissons est une activité en plein essor, mais elle se concentre principalement sur deux espèces : le tilapia et la carpe. Le tilapia a été introduit à Madagascar en 1950, et la carpe en 1959. Ces deux espèces sont largement cultivées, bien maîtrisées et considérées comme très rentables. Depuis 2003, le foza orana (écrevisse) a également été introduit dans le pays.
Le marché du poisson reste en forte demande à Madagascar, et l'aquaculture demeure une activité rentable. Toutefois, l'introduction du poisson-chat soulève des inquiétudes chez les producteurs locaux.