Le projet d'extension de la rocade Ivato-Tsarasaotra aura un impact sur soixante-cinq toits. Toutefois, la démolition de ces habitations est conditionnée par une étude, comme l'indique la SENVH.
Dans le cadre du projet Lac Iarivo, des maisons situées sur le tracé de l'extension routière pourraient être rasées. Gérard Andriamanohisoa, secrétaire d'État en charge des Nouvelles Villes et de l'Habitat, a précisé hier que soixante-cinq logements sont concernés. Néanmoins, toutes ne seront pas forcément détruites : une évaluation technique sera réalisée avant toute décision définitive.
Accompagnés du gouverneur d'Analamanga, Hery Rasoamaromaka, et d'autres responsables, le secrétaire d'État a rencontré les habitants de la commune d'Ivato pour échanger sur le projet. Il a rappelé que les terrains appartenant à l'État ne sont ni à vendre ni destinés à des constructions privées.
L'extension de la rocade en quatre voies se fera exclusivement sur des terres domaniales, a-t-il insisté. Par ailleurs, les responsables ayant délivré des autorisations illégales de construction feront l'objet de sanctions légales. Des mesures seront prises pour encadrer ces irrégularités.
Malgré des injonctions d'arrêt notifiées à plusieurs occupants, certains ont poursuivi leurs activités sur ces terrains litigieux. «Lorsque l'État aura besoin de ces espaces, les bâtiments seront démolis», a précisé hier la commune d'Ivato dans un communiqué.
Une population divisée
Face à cette menace, les habitants réagissent diversement. Certains refusent catégoriquement la démolition de leurs maisons, tandis que d'autres reconnaissent que leurs constructions ont été érigées sur des terrains publics. Sur les réseaux sociaux, un entrepreneur local a exprimé son désarroi :
«Je vous écris en état de détresse et d'alerte. Nous avons lancé notre entreprise il y a quelques mois seulement et venons d'apprendre que notre local est concerné par la démolition prévue à Ivato pour le projet Lac Iarivo... Nous sommes désemparés, nous devons encore une fois chercher un nouveau site pour notre activité.»
D'autres habitants ont choisi de manifester dans les rues pour réclamer l'annulation des démolitions.
Hier, les autorités ont invité les populations concernées à déposer leurs doléances au cours de la semaine prochaine. Elles ont également présenté les dispositifs Ankohonana Miarina et Zara Tany, destinés à accompagner les personnes affectées, selon une source proche du dossier.
L'extension de la rocade prévoit un élargissement des voies avec la création de trottoirs et de pistes cyclables. À terme, la route comptera quatre voies, dont une réservée aux bus électriques.