Le centre de santé de Maka Colibantang s'est distingué dans la lutte contre le paludisme malgré que la région médicale de Tambacounda reste dans la zone rouge dans cette lutte vectorielle. En visite dans ce lieu, hier, jeudi 13 mars, les acteurs ont dévoilé les stratégies déroulées qui reposent sur une démarche inclusive avec la population locale.
La lutte anti vectorielle est axée dans la proximité des acteurs de la santé avec la communauté, dans la commune de Maka Colibantang située dans la région médicale de Tambacounda. Concernant la lutte contre le paludisme, cette zone a fait d'énormes progrès, en sortant de la zone rouge, contrairement au niveau régional qui affiche des indicateurs négatifs.
En visite à Maka Colibantang dans le cadre du projet « Santé et lumière » de l'association des journalistes en santé population et Développement (Ajspd) en partenariat avec Bill et Melinda Gates, les stratégies développées ont été partagées dans ce district qui polarise 13 postes de santé, un centre de santé, 14 cases de santé, dont 13 qui sont fonctionnelles, 95 sites Pecadom dont 30 sites communautaires.
Selon Malamine Thiam, superviseur des soins de santé primaire du district même si c'est très difficile d'analyser et donner la situation actuelle de cette zone pour cause de rétentions d'information sanitaire des agents de la santé, il est certain que les progrès sont réels dans cette localité qui concentre une population totale en 2025 de 106 372.
« On peut faire un bref recul par rapport à l'année 2018 jusqu'à 2021 pour essayer de voir les stratégies qui ont beaucoup contribué à la baisse de l'incidence palustre dans notre district. En 2018, nous étions à une incidence qui était de 279 pour mille. Et en 2019, nous en étions arrivés à 184 pour mille. Et pour, 2021, 2022, 64 pour mille. Cela veut dire tout simplement que des efforts vraiment colossaux ont été faits pour arriver à ces résultats ».
Revenant sur les efforts consentis par le district, M. Thiam a souligné la Pecadom, qui est la prise en charge des cas à domicile gérée par des acteurs communautaires qui sont formés en ce sens et qui pratiquent dans le village où ils sont désignés. Il s'y ajoute les Pecadaaras et les Pecaécoles. « Ces stratégies consistent tout simplement à faire le relais chaque semaine dans chaque ménage, des daraas et écoles pour aller dépister les enfants qui sont fébriles.
Et une fois l'enfant dépisté, à lui le dispensateur, de voir maintenant si ce dernier à le paludisme. Si c'est le cas, il le traite directement. Si le cas est négatif, l'enfant est référé directement au niveau du poste de santé pour une meilleure prise en charge. Cependant, si l'enfant désisté positif présente aussi un signe de gravité, le cas est référé directement à la structure rattachée » a-t-il fait savoir.
Et d'ajouter : « il y a également ce qu'on appelle, la Chimio Prévention du Paludisme Saisonnier (Cpes), que l'on fait chaque année pratiquement et qui cible les enfants âgés de 3 mois à 120 mois. C'est une stratégie qui a fait ses preuves, parce qu'on l'a démarré au mois de juillet jusqu'au mois de septembre. Et durant cette période, on a vu vraiment une baisse drastique des cas de paludisme.
Cette activité a été couplée l'année dernière avec le dépistage actif du paludisme pour les mamans qui disent que leur enfant est malade ainsi que la pulvérisation intra domicile. Il s'y ajoute dans les stratégies avancées la digitalisation des données, pour nous permettre un peu de nous décaler de la version papier ». Dans la prise en charge des femmes enceinte, le traitement Préventif Intermittent Communautaire (Tpi) a été initié par le personnel soignant et déroulé par des agents communautaires, qui sont formés. Le tout cumulé, avec la distribution des moustiquaire (milda)
Contraintes et difficultés dans la prise en charge
Si le district de Maka Colibantang a enregistré de bons résultats, non sans beaucoup difficultés. Selon Malamine Thiam, avec les solutions qui ont été préconisées, il y a un cas de revue, avant le démarrage de chaque campagne. « On avait demandé à chaque infirmier-chef de poste (Icp), de constituer un comité de gestion pour ces cas de revue.
Et une fois qu'ils ont signalé, c'est ce comité, composé généralement de l'ICP, du chef de village de la zone qui vont aller discuter avec le parent qui a refusé d'administrer les médicaments à son enfant Et cela a toujours porté ses fruits. Mais, il arrive que certains cas soient vraiment durs et ces cas de résistance ont existé » a-t-il évoqué. Et d'ajouter : « 90% des cas ont été solutionnés. En plus, la zone bénéficie de l'influence positive religieuse »
Par rapport au financement, il a lancé un cri de coeur au Programme national de lutte contre le paludisme pour un appui après le retrait de l'Usaid. « Je pense que le premier partenaire, c'est le PNLP qui doit faire des efforts avec le retrait des partenaires sinon, les acquis seront perdus ».