La semaine dernière, dix collégiennes ont été blessées après la sortie de route de l'autobus scolaire dans lequel elles se trouvaient. Cet incident met une fois de plus en lumière les lacunes en matière de sécurité routière et de gestion du personnel au sein de certaines compagnies de transport. Si le pire a été évité cette fois, de telles situations pourraient, à l'avenir, avoir des conséquences dramatiques.
Face à ces problématiques récurrentes, le syndicat de l'Union of Bus Industry Workers (UBIW) demande une concertation urgente avec le ministre du Transport, Osman Mahomed, afin d'aborder les mesures à prendre pour éviter de nouveaux accidents.
Alain Kistnen, secrétaire de l'UBIW, estime qu'il est impossible d'assurer une surveillance permanente des employés, mais que des mécanismes de contrôle plus rigoureux doivent être mis en place. «On ne pourra pas mettre un policier derrière chaque individu», affirmet-il. «De la même manière, un chef de département ne peut suivre tous ses employés à la trace. Mais il existe des moyens de vérifier leur état avant qu'ils ne prennent leur service, notamment lorsque des doutes existent quant à leur aptitude à conduire.»
Il plaide ainsi pour la mise en place de contrôles aléatoires, effectués de manière discrète et régulière. «Une opération de type crackdown peut être organisée sans avertissement préalable. Dès le matin, nous pourrions procéder à des vérifications sur certains employés, surtout si des soupçons pèsent sur eux», explique-t-il. Selon lui, ce type d'initiative permettrait non seulement de dissuader les comportements à risque, mais aussi de rassurer les passagers et les employeurs quant au sérieux des chauffeurs.
Cadre plus rigoureux
L'enjeu est double : il s'agit non seulement de protéger l'image des compagnies de transport, mais aussi d'assurer la sécurité des usagers. «Certains collègues, le lundi matin, reprennent le travail après avoir fait la fête durant le weekend. Bien qu'ils ne consomment pas d'alcool avant de prendre leur service, il faut rappeler que les effets peuvent mettre plusieurs heures à disparaître complètement du sang.» Il souligne également que des accidents ont déjà eu lieu dans de telles circonstances et que des conducteurs testés positifs à l'alcool, bien qu'ayant consommé la veille, se sont retrouvés dans des situations compromettantes.
Pour Alain Kistnen, il est urgent d'ouvrir un dialogue constructif entre les différentes parties prenantes afin d'instaurer un cadre plus strict. Il insiste sur la nécessité d'une table ronde impliquant non seulement les employeurs et le ministère du Transport, mais aussi les syndicats, qui sont en première ligne lorsqu'il s'agit de défendre les droits des employés, tout en garantissant le bon fonctionnement du secteur.
«Il ne s'agit pas seulement d'une question de discipline ou de sanction, mais aussi de prévention et de sensibilisation. Nous devons trouver des solutions ensemble pour améliorer la sécurité et éviter que de telles situations ne se répètent.»
Le syndicat espère que ses revendications seront entendues et qu'un cadre de travail plus rigoureux pourra être mis en place pour garantir une meilleure sécurité, à la fois pour les employés, les passagers et l'ensemble des usagers de la route.