Madagascar: Rupture de digues - L'Avaradrano surprise par la montée des eaux

Sabotsy Namehana et Ankadikely Ilafy sont frappées par des inondations. Des ruptures ont été observées sur la digue d'Imamba, qui traverse ces deux communes.

Des habitants de la commune de Sabotsy Namehana ont échappé à la noyade dans les premières heures du vendredi 14 mars. La digue d'Imamba a cédé à trois endroits dans les communes de Sabotsy Namehana et d'Ankadikely Ilafy, dans la nuit de jeudi à vendredi, à la suite des fortes pluies. L'eau de cette rivière s'est déversée dans les plaines des deux communes, situées dans le district d'Avaradrano.

« Le bruit assourdissant de l'eau nous a brusquement réveillés, vers une heure du matin. En ouvrant la porte, l'eau s'est engouffrée dans notre maison. En quelques instants, son niveau a atteint nos genoux. Nous avons quitté notre maison, car nous avions peur que l'eau continue à monter.

Une heure plus tard, lorsque nous étions arrivés dans un lieu sûr, notre maison était complètement sous l'eau. Si nous n'avions pas quitté les lieux à temps, nous aurions probablement été emportés par les inondations », témoigne Evelyne Rasoarimalala, une sinistrée hébergée à l'École primaire publique (EPP) de Tsarafara.

Randrianasolo, sa femme et ses deux enfants, habitants d'Ambatofotsy, sont restés coincés sur un petit îlot pendant près de huit heures. Ils n'ont pu être évacués qu'avec l'intervention du Corps de protection civile (CPC), qui les a secourus à l'aide d'une vedette.

Sinistrés et perturbations

« Nous étions entourés d'eau, avec un niveau d'environ quatre mètres, du nord au sud et d'est en ouest, depuis une heure du matin. Nous avons appelé à l'aide, mais personne n'a pu nous secourir. Ce n'est que vers neuf heures que les sauveteurs sont arrivés», raconte ce septuagénaire d'Ambatofotsy.

Le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) recense 109 sinistrés dans la commune de Sabotsy Namehana, hébergés à l'EPP de Tsarafara. À Ankadikely Ilafy, 216 sinistrés, répartis en 48 ménages, ont trouvé refuge. Le BNGRC signale également que 25 hommes et une femme âgée refusent de quitter leur domicile, par crainte des cambriolages.

Cette montée des eaux a lourdement perturbé la vie quotidienne des habitants et des usagers de la route nationale (RN) 3. Un embouteillage monstre a paralysé l'axe, un tronçon de la route entre Ankadikely Ilafy et Sabotsy Namehana ayant été submergé.

Certains en ont profité : Paulin, un charretier, affirme avoir transporté près de 200 personnes et motos depuis le matin. D'autres habitants ont gagné de l'argent en portant sur leur dos ceux qui refusaient de se mouiller les pieds.

De nombreux commerçants situés en bordure de la RN3 à Sabotsy Namehana ont dû suspendre leur activité. L'eau a envahi leurs étals.

« L'eau a détruit près de 15 % de mes articles », déplore Mamy Ranaivoson, vendeur de pièces de moto.

L'eau a commencé à se retirer hier après-midi, mais le risque d'une nouvelle montée des eaux demeure. La digue n'a pas encore été réparée et de nouvelles précipitations sont attendues en fin de semaine, selon les services météorologiques.

« Le nombre de sinistrés augmentera si les pluies continuent. Nous avons sensibilisé tout le monde à rejoindre des lieux sûrs », indique Njakanavalona Randrianarivelo, maire de Sabotsy Namehana.

La commune avait déjà été frappée par une catastrophe similaire en 2015, à la suite d'une fissure sur cette même digue.

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