Mozambique: Les États-Unis valident un financement clé pour le projet de TotalEnergies au pays

L'agence américaine de crédit à l'exportation (US EXIM) a approuvé jeudi un prêt de 4,7 milliards de dollars au groupe français TotalEnergies pour son mégaprojet gazier dans la province du Cabo Delgado, au Mozambique. Ce gigantesque projet avait été suspendu en 2021, après une attaque jihadiste.

La relance de financement promis était fondamentale pour TotalEnergies. Le projet de gaz naturel liquéfié (GNL) mozambicain a été interrompu il y a 4 ans et le prêt déjà approuvé à l'époque durant le premier mandat de Donald Trump, devait repasser devant les différentes instances de la banque publique américaine US EXIM. Cela n'avait pas pu se faire pendant le mandat de Joe Biden. L'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche semble avoir accéléré le processus avec notamment la nomination d'un nouveau conseil d'administration.

Il était nécessaire d'amender ce prêt, avait indiqué mardi le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, à Bloomberg pour « fixer la date d'achèvement en 2030 afin de refléter » que depuis 2021, « nous avions dû arrêter » le projet.

Si les Américains soutiennent ce mégaprojet gazier, c'est parce qu'ils y ont de nombreux intérêts, explique Patrick Pouyanné à Bloomberg. « Pourquoi US EXIM nous soutient ? Parce que la plupart des contrats ont été attribués à des entreprises américaines, et à des entrepreneurs américains », dit Patrick Pouyanné. « Ce projet, c'est 16 000 emplois aux États-Unis. On a hérité du projet de la compagnie Anadarko et on a gardé tous les contrats américains. »

Plus de 40 % des contrats du projet ont été attribués à des entreprises américaines. Les travaux reprendront, mais aucune date n'est avancée pour l'instant. TotalEnergies l'a redit en début d'année, « la priorité est de rétablir la paix et la sécurité au Cabo Delgado ».

Un projet contesté

Ce gigantesque projet de GNL était bloqué depuis 2021 en raison de violences qui avaient frappé le nord du Mozambique. Il est depuis contesté, non seulement pour ses effets néfastes sur l'environnement et le climat, mais aussi en raison des graves exactions qui commises, selon des enquêtes de plusieurs médias, contre la population civile locale par les forces de sécurité mozambicaines en charge de protéger le site de TotalEnergies.

Dans le monde entier, comme aux États-Unis, l'annonce du prêt accordé par EXIM, suscite l'indignation. « Le projet Mozambique LNG est cauchemardesque, compte tenu des violations des droits de l'homme, de ses impacts climatiques et des dégâts environnementaux qui en résulteront », alerte Collin Rees, membre de l'ONG environnementale Oil Change International qui lutte pour la fin des énergies fossiles. « Mais pour l'administration Trump ce projet représente un test important. C'est comme une porte qu'on ouvre aux énergies fossiles d'Afrique. »

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