Les autorités de Port-Soudan ont décidé en fin de semaine d'interdire toutes les importations kényanes en représailles à l'accueil qu'a fourni Nairobi aux Forces de soutien rapide, le mois dernier. Les paramilitaires des FSR en guerre contre l'armée soudanaise depuis deux ans ont en effet lancé un gouvernement parallèle à celui de Port-Soudan, depuis la capitale kényane. Après avoir rappelé son ambassadeur, Port-Soudan hausse le ton.
La mesure est à effet immédiat, selon un décret du ministère du Commerce, publié hier par l'agence de presse soudanaise, SUNNA.
Ce n'est pas une surprise. Le mois passé déjà, les autorités de Port-Soudan avaient menacé de suspendre les importations de thé kényanes, si Nairobi continuait de se montrer si cordial avec les Forces de soutien rapide. La signature d'une Constitution, par le gouvernement parallèle lié aux FSR, à Nairobi, la semaine passée, n'a fait qu'accélérer les choses.
Au Soudan, le Kenya exporte surtout du thé, du café, du tabac, mais aussi des biens manufacturés. Selon l'Observatoire de la complexité économique, une plateforme de données sur le commerce mondial, le Kenya a exporté au Soudan des marchandises d'une valeur d'environ 50 millions de dollars, en 2023.
Selon l'économiste Patrick Heinisch, cette mesure reste néanmoins plutôt symbolique. Sur X, il rappelle que l'année passée, les produits kényans ne représentaient que 0,5% des importations soudanaises. Après le déclenchement de la guerre en 2023, les exportations de thé vers le Soudan, avaient déjà chuté de plus de 70 % selon le Bureau du thé du Kenya.