Sénégal: Kaolack/Accès difficile à la terre, aux semences et intrants, absence de matériel agricole lourd - Les femmes durcissent leur combat contre la disparité

Malgré les promesses du Président de la République prononcées le samedi 22 Février, lors de la 9ème édition de la journée de l'Élevage, et concernant la nouvelle réforme de la loi agro-sylvo-pastorale et halieutique, les femmes du Saloum, à travers toutes les organisations confondues, ne comptent pas renoncer au combat contre l'impartialité affichée par les décideurs dans les opérations d'affectation des terres de production, de distribution des semences et intrants et de dotation de matériel agricole d'usage.

Les faveurs qui ne profitent qu'aux hommes doivent cesser, relèvent les femmes du monde rural. Partout, dans le pays, la plupart des terres arables est affectée aux hommes contre d'infimes lopins seulement pour les femmes. Les semences distribuées et les intrants leur passent toujours par dessus la tête pour atterrir dans le grenier des hommes. Pendant ces moments là, les femmes sont reléguées au second plan. Surtout quand elles arrivent individuellement dans ces lieux de distribution.

Elles ont plus de chance de s'en procurer lorsqu'elles sont dans les organisations, car à partir de là, elles sont ainsi couvertes par des dirigeantes assez déterminées, prêtes à combattre jusqu'au bout pour qu'elles rentrent dans leurs droits. Parfois aussi, bon nombre de femmes détiennent des semences, mais peinent à avoir la moindre parcelle de terre pour les produire.

Elles se retrouvent alors dans l'obligation de les revendre et les remplacer avec d'autres types de semences qui pourraient être exploitées sur une petite parcelle à proximité des habitations. C'est là un fardeau qui encombre les femmes en permanence, mais qu'elles veulent coûte que coûte enlever de leur chemin et s'ouvrir une porte de contribution à la production sur l'ensemble des filières qu'elles exploitent.

Depuis plusieurs années déjà, cette situation ne cesse de créer la souffrance des femmes dans le monde rural. Les rares espaces qu'elles arrivent à exploiter sont louées à d'autres producteurs. Pour un lopin de terre, elles sont en permanence confrontées à payer 100.000 Frs, parfois même plus pour cultiver en période hivernale. Mais cela n'intéresse que les femmes les plus nanties.

Celles qui vivent la pauvreté sont contraintes d'attendre le moment venu de la saison sèche pour exploiter dans une petite parcelle empruntée leurs activités de maraîchage. Si ce n'est pas le cas, elles vont apporter main forte à une soeur qui exploite un périmètre ou se retrouver au chômage toute l'année durant. L'accès au matériel agricole ne leur sourit pas toujours.

Pour accéder aux tracteurs, elles se retournent parfois vers la Gambie voisine où elles louent ces engins lourds à des prix exorbitants, de 25 à 50.000 Frs. Dans ce registre d'impairs, souffrances et amertumes, s'ajoute le phénomène récurrent du vol de bétail. Les femmes du monde rural ne peuvent plus élever des troupeaux chez elles à cause du vol de bétail.

D'habitude, ce sont elles qui s'occupent du bétail familial. Un patrimoine qu'elles n'hésitent pas à vendre en cas de besoins (maladies ou scolarisation de leurs enfants). Et quand elles n'arrivent plus à bénéficier de ces bêtes pour couvrir certaines dépenses familiales, elles deviennent alors exposées à toute forme de dangers dans leur quotidien et celui de leurs familles.

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