<strong>Addis Ababa — Le ministre des Affaires étrangères, Gedion Timothewos, a appelé la communauté internationale à discerner et à faire la distinction entre les fauteurs de troubles de l'accord de paix de Pretoria (COHA) et ceux qui tentent de mettre en oeuvre fidèlement l'accord, et à soutenir le processus pour qu'il aille de l'avant.
Lors d'une réunion d'information avec la communauté diplomatique à Addis-Abeba aujourd'hui, le ministre a détaillé les multiples violations de l'accord de Pretoria par une faction du TPLF et a appelé à un soutien international urgent afin d'éviter un retour au conflit.
Gedion Timothewos a décrit plusieurs "violations matérielles" de l'accord de Pretoria, accusant une faction du TPLF de tenter de démanteler l'administration intérimaire par la violence, de collaborer avec des forces extérieures hostiles à l'Éthiopie et de retarder le retour des personnes déplacées à l'intérieur du pays.
Il a également souligné le déraillement du processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) et le refus d'adhérer aux directives de la commission électorale nationale.
"Il ne s'agit pas seulement de violations mineures, mais de violations majeures qui menacent les fondements mêmes de l'accord de Pretoria", a souligné M. Gedion.
Le ministre des affaires étrangères a critiqué les déclarations qui blâment les deux parties, estimant qu'une telle rhétorique enhardit les agents du chaos et sape les efforts déployés pour mettre en oeuvre l'accord.
Il a donc exhorté la communauté diplomatique à faire la distinction entre les fauteurs de troubles et ceux qui travaillent fidèlement à la mise en oeuvre de l'accord, soulignant que le fait de mettre les deux parties sur un pied d'égalité enhardit les fauteurs de paix.
"La communauté internationale devrait sérieusement appeler un chat un chat", a noté M. Gedion.
Pour sa part, l'administrateur en chef par intérim de l'État de Tigré, Getachew Reda, a fourni un compte rendu détaillé de l'aggravation de la situation en matière de sécurité dans la région du Tigray.
Il a révélé qu'une faction du TPLF s'est emparée par la force des structures administratives, a rassemblé les personnes nommées par l'administration intérimaire et a eu recours à la violence contre les manifestants.
"Nous sommes arrivés à un point où l'administration intérimaire ne peut plus mener ses activités quotidiennes", a déclaré l'administrateur général par intérim.
M. Getachew a averti que la situation pourrait conduire à un effondrement complet de l'ordre public et à une reprise potentielle du conflit.
Il a également exprimé son inquiétude quant à l'implication d'acteurs extérieurs, la décrivant comme un mélange toxique qui complique les efforts de stabilisation de la région.
L'administrateur général par intérim a souligné la nécessité d'un soutien international pour faire face à la détérioration de la situation en matière de sécurité.
M. Getachew a expliqué que les divisions internes au sein des dirigeants du Tigray, en particulier au sein du Front de libération du peuple du Tigray (TPLF), étaient un facteur important contribuant à l'instabilité.
Il a révélé qu'une faction a cherché à obtenir le soutien de forces extérieures, ce qui complique encore la situation.
"Ce n'est pas le cas de tous les membres de la direction, mais quelques membres influents entretiennent de telles illusions", a-t-il révélé.
L'administrateur en chef par intérim a appelé le gouvernement fédéral à prendre des mesures décisives pour protéger la région du Tigray des menaces extérieures et à demander des comptes à ceux qui perturbent l'administration intérimaire.
M. Getachew a insisté sur la nécessité pour le gouvernement fédéral de défendre les frontières internationales et d'empêcher la reprise du conflit.
En résumé, le briefing a souligné le besoin urgent d'efforts coordonnés pour stabiliser la région du Tigré et mettre pleinement en oeuvre l'accord de Pretoria.
À cet égard, les deux fonctionnaires ont exprimé l'espoir qu'avec le soutien de la communauté internationale et une action décisive du gouvernement fédéral, la paix et la stabilité pourront être rétablies dans la région.